Par
Gabriel Kenedi
Publié le
13 déc. 2025 à 16h47
Ils en ont fait du chemin, depuis dix ans, les Berywam ! Le quatuor (Beatness, Rythmind, Wawad et Beasty) toulousain – qui avait démarré il y a dix ans alors qu’ils étaient en colocation dans un appart’ du quartier Borderouge – est désormais suivi par plus de 30 millions de personnes sur les réseaux sociaux ! Véritables performeurs sur scène, le groupe – sacré champion du monde de beatbox en 2018 – est de retour avec un nouvel album, « Maze », totalement autoproduit, et repart en tournée. Avant leur concert (complet) à La Cabane, à Toulouse, prévu le lundi 15 décembre 2025, Wawad a répondu aux questions d’Actu Toulouse. Rencontre.
« C’est vraiment l’album de la maturité »
Actu : Maze vient de sortir. Pourquoi c’était important pour vous de faire ce deuxième album, sur lequel vous travaillez depuis longtemps ?
Wawad : On avait envie de refaire de la musique sans penser forcément aux chiffres et aux réseaux sociaux. On a mis presque trois ans à faire cet album. On était chez Universal avant mais on a décidé de le produire nous-mêmes ! On voulait prendre le temps de bien faire les choses, sans se presser.
Le fait de s’autoproduire, ça marque forcément un virage artistique assez fort pour vous ?
Wawad : On a beaucoup appris sur le premier album. Ce deuxième projet, c’est vraiment l’album de la maturité. On n’est plus tout jeunes, on a tous la trentaine et ça fait déjà dix ans qu’on joue ensemble. C’est aussi pour ça qu’on a appelé cet album « Maze », qui veut dire « labyrinthe », en anglais. Parce que pour nous, c’était un peu comme un labyrinthe, cet album, un mélange de toutes nos influences, de nos voyages, de nos expériences.
Une collab’ avec Ibrahim Maalouf
Il y a plusieurs collaborations dans cet album, dont une particulièrement prestigieuse avec Ibrahim Maalouf. Comment ça s’est fait ?
Wawad : On s’est rencontrés en 2021 sur le plateau de C à Vous. Il avait entendu parler de nous et on s’est super bien entendu. Il nous a ensuite invités en première partie de ses Bercy à Paris et depuis ces dates, on s’était dit que ça serait bien de faire quelque chose ensemble. Je l’ai appelé pour lui proposer de faire un feat’ sur un de nos morceaux et il a dit oui directement, sans réfléchir. Pour nous c’est une vraie fierté car c’est un des musiciens les plus talentueux !
Et il y a en a d’autres aussi !
Wawad : Oui, il y a notamment Seussmace, qui est un jeune rappeur hyper talentueux avec qui on travaille depuis pas mal de temps. D’ailleurs, il sera en première partie de notre concert à La Cabane ! Et on espère qu’il va réussir à percer aux États-Unis (son pays d’origine, ndlr) car il est vraiment très fort ! Il y a aussi Ben l’Oncle Soul, qui a une voix magique. On cherchait un crooner et on a vraiment eu beaucoup de chance de l’avoir sur ce projet !
« Il y a un engouement impressionnant autour du beatbox »
En dix ans, le beatbox a beaucoup évolué. Vous qui avez été champions du monde en 2018, quel est votre regard là-dessus ?
Wawad : Par rapport à il y a une dizaine d’années, tout le monde sait ce que c’est, le beatbox ! C’est déjà une sacrée victoire, je trouve ! On voit qu’il y a de plus en plus de groupes qui se forment, partout dans le monde, des artistes qui signent sur des labels et qui font des tournées. Il y a un engouement impressionnant autour du beatbox par rapport à il y a une dizaine d’années !
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Et votre longévité, c’est aussi une belle victoire, non ?
Wawad : Avant d’être un groupe, on est des amis, surtout ! On n’a pas formé ce groupe par opportunisme, mais simplement pour kiffer, à la base. On a franchi les étapes les unes après les autres, marche par marche. Et je pense que c’est pour ça que ça dure ! Maintenant qu’on produit tout par nous-mêmes, cela crée aussi une super émulation entre nous. Et j’espère que ça va durer au moins dix années de plus !
« C’est sur scène qu’on se sent vivants ! »
Votre quatuor prend aussi tout son sens sur scène ! On sent que vous y prenez beaucoup de plaisir !
Wawad : « On a beau tout faire : des albums, des réseaux sociaux, tout ce que tu veux… Là où on vit le plus, c’est sur scène. C’est là où on se sent vivants tous les quatre, là où on a la meilleure alchimie. On vient de là, des compétitions, des battles. Et tout ce qu’on a réussi à construire en dix ans, c’est d’abord grâce à la scène. À la base, on était juste des performeurs et maintenant, on a créé un spectacle qui parle autant aux trentenaires, qu’aux ados et qu’à leurs parents. On voit que notre public évolue avec nous et c’est vraiment incroyable ! »
Les battles et les concours, c’est définitivement derrière vous ou au contraire, vous ne fermez pas la porte ?
Wawad : On a été champions du monde en 2018 et on s’était dit qu’on arrêterait de faire des compétitions, parce qu’on avait touché le Graal ! Mais la porte n’est plus autant fermée. Depuis que nous sommes devenus champions du monde, on a été juges dans tous les championnats qui existent en Inde, en Allemagne, en Asie, au Japon… On a cette expérience et c’est vrai que ça commence un peu à nous titiller ! En plus, on voit que la nouvelle génération est super forte et nous, on est un peu les vieux tontons, maintenant ! Ça ne nous ferait pas de mal de se mesurer à eux, car on a encore des choses à prouver. Mais pour le moment, ce n’est pas d’actualité !
« Notre spectacle, c’est un vrai voyage ! »
Pour votre concert à La Cabane, qui est complet depuis longtemps, à quoi s’attendre ?
Wawad : On va jouer notre nouveau spectacle, dans lequel on a gardé l’ADN de Berywam mais on va aussi apporter une touche supplémentaire, un voyage musical ! On va vraiment passer par toutes les émotions, tous les styles. Notre spectacle, c’est un vrai voyage. Et il y aura aussi des invités. Je dis ça, je dis rien !
Vous avez aussi pris une dimension internationale assez unique ! Comment le vivez-vous ?
Wawad : Avant d’attaquer la tournée française, on a joué à Londres, mais aussi en Belgique, aux Pays-Bas… et même en Chine. On a cette chance incroyable de voyager et qu’on nous appelle pour faire des performances un peu partout dans le monde.
Le beatbox, c’est universel ! On a dépassé les 30 millions de personnes qui nous suivent sur les réseaux sociaux. C’est incroyable et forcément, ça nous ouvre des portes. On ne pensait pas tourner autant aux États-Unis ou en Asie, c’est vraiment génial. Et c’est d’ailleurs un peu ce qu’on cherche maintenant, à se développer un peu plus sérieusement à l’international.
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