Dessinée par l’architecte Mazin, la consigne servait de contrôle sanitaire des navires et bateaux entrant dans le port de Marseille à l’époque tandis que l’autre, construit en 1862, était affecté au service des douanes.
/ Photo Frederic Speich
Ils partagent une histoire commune : celle de la mer. Et semblent identiques. Pourtant, ils ont été érigés avec 143 ans d’écart sur le quai du port. D’un côté, la consigne sanitaire, édifiée en 1719, de l’autre, le pavillon des douanes, construit en 1862. Dessinée par l’architecte Mazin, la consigne servait de contrôle sanitaire des navires et bateaux entrant dans le port de Marseille à l’époque tandis que l’autre, construit en 1862, était affecté au service des douanes.
Protégés par des fenêtres grillagées, les soignants enregistraient les déclarations des capitaines après avoir laissé leur navire au mouillage. « Ils saisissaient avec de longues pinces les documents de bord avant de les tremper dans une solution purifiante et de les archiver », racontait Philippe Gallini, journaliste de La Provence. Quant à la consigne, elle abritait encore dans les années 2010 des bureaux administratifs maritimes, « avant que ces dernières ne soient contraintes de quitter les lieux en raison de l’état de la bâtisse ».
Deux propriétaires et deux projets distincts
Inscrits au titre des monuments historiques depuis 1949, les deux bâtiments de pierres se font face le long du port. Propriété de la Métropole, le pavillon des douanes accueillait depuis 2020 la consigne à images, cédée à ce titre au Département. Mais, depuis janvier 2021, la consigne à images est fermée et un appel d’offres a été lancé par la Métropole pour la réhabilitation complète du site début novembre.
À l’Est, la consigne sanitaire est occupée par l’association Marseille Capitale de la Mer depuis 2023. Le Grand port maritime de Marseille (GPMM) en est propriétaire depuis 1959. Et l’association possède un bail d’occupation de 10 ans. / Photo Frederic Speich
À l’Est, la consigne sanitaire est occupée par l’association Marseille Capitale de la Mer depuis 2023. Le Grand port maritime de Marseille (GPMM) en est propriétaire depuis 1959. Et l’association possède un bail d’occupation de 10 ans. Des travaux sont prévus en 2026 afin de créer de nouveaux usages : salle des arts (lecture, théâtre, exposition), salle des métiers de la mer, buvette… « Nous voulons créer un projet social et faire vivre le lieu, soutient Marie-Dominique Champloy, présidente de l’association (par ailleurs candidate aux Municipales de 2026 à Mirabeau dans le Vaucluse). Les deux bâtiments devraient être des cités de la mer. »
« Les deux bâtiments devraient être des cités de la mer »
Créée en 2019, la structure organise des sorties en mer, propose des cours de natation en partenariat avec le Cercle des nageurs et forme les Marseillais au Brevet d’initiation à la mer (BIM). L’association a mis en place différents dispositifs : des stages de seconde mais aussi « Un pas vers la mer » et « Au bout la mer » qui proposent des activités au large.
Chaque année, 3 000 personnes sont accompagnées par l’association. Leurs missions : cours de natation, sorties en mer, etc. Deux bâtiments, deux projets, mais une même ambition : redonner vie à ces vigies du port pour qu’elles restent, encore longtemps, les gardiennes de la Méditerranée.
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