Guerre en Ukraine : pourquoi l'émissaire américain Steve Witkoff est-il attendu à Berlin ce week-end ?

Steve Witkoff, l’émissaire de Donald Trump, est attendu à Berlin ce week-end pour rencontrer Volodymyr Zelensky et des dirigeants européens. Les États-Unis souhaitent que l’Ukraine fasse des concessions majeures pour mettre fin à la guerre avec la Russie.

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L’essentiel

  • L’émissaire américain de Donald Trump, Steve Witkoff, est attendu à Berlin ce week-end. Il doit rencontrer Volodymyr Zelensky et les dirigeants européens. L’objectif : convaincre l’Ukraine de faire des concessions territoriales dans le Donbass.
  • Volodymyr Zelensky a partiellement accepté de faire des compromis sur le territoire. Cependant, il a évoqué un recours au référendum pour trancher la question.
  • L’accord, s’il venait à aboutir, ne serait pas sans risque pour l’Ukraine. D’après Volodymyr Zelensky, le plan de paix américain ne précise pas les moyens envisagés pour empêcher le Kremlin de renier son engagement expansionniste. En outre, le texte prévoit le retrait des troupes russes dans le nord de l’Ukraine, mais pas dans le sud.

En direct

17:59 – L’Ukraine attaquée sur tout le front

Le commandant en chef des forces armées ukrainienne, Oleksandr Syrsky, assure que les troupes russes mènent des offensives sur « presque toute la ligne de contact ». Il participait à un briefing sur les opérations militaires du mois de novembre. Sur les réseaux sociaux, il estime que « la situation opérationnelle reste difficile » et explique que « certains jours, le nombre d’engagements de combat atteint 300 ». Une situation difficile, mais l’armée ukrainienne parviendrait toujours à « contenir la pression » grâce à sa stratégie de « défense active ». 

 

17:08 – Des troupes allemandes envoyées en Pologne

Berlin annonce envoyer des soldats en Pologne, afin de renforcer la frontière orientale face à la menace russe. Ils ne sont pas envoyés pour se battre mais pour des activités qui incluent « la construction de fortifications, le creusement de tranchées, la pose de barbelés ou l’érection de barrières antichars », a déclaré un porte-parole du ministère allemand de la Défense. Les soldats devraient opérer du deuxième trimestre de 2026 à fin 2027. 

13:24 – Une attaque de drones ukrainiens fait deux morts en Russie

Deux personnes ont été tuées samedi dans le centre de la Russie à la suite d’une attaque de drones ukrainiens contre un immeuble résidentiel à Saratov, ont annoncé les autorités locales.

Des appartements ont aussi été endommagés, a souligné sur Telegram le gouverneur de la région de Saratov, Roman Busargin.

11:47 – De nouvelles frappes russes en direction d’installations civiles ?

Des frappes russes menées contre plus d’une douzaine d’installations civiles en Ukraine ont privé des milliers de personnes d’électricité dans sept régions, selon une déclaration de Volodymyr Zelensky. Moscou, pour sa part, assure avoir frappé des installations industrielles et énergétiques ukrainiennes avec des missiles hypersoniques. Sur son compte X, le président ukrainien dénonce les actes commis : « Il est important que chacun voie maintenant ce que fait la Russie », écrit-il.

10:54 – Les attaques ont diminué en 2025 dans le cadre de la guerre hybride entre l’Europe et la Russie.

Un compte rendu consulté par la chaîne LCI revient sur les attaques hybrides attribuées à la Russie et qui ont touché l’Europe. Les experts remarquent qu’après une forte hausse en 2024, le rythme de ces actions a ralenti en 2025. Cependant, les opérations sont devenues plus opaques et plus dangereuses aussi. Cette guerre hybride se manifeste par des ingérences électorales, des manipulations informationnelles et des sabotages. Il y a aussi des actions dont l’origine reste incertaine pour l’heure.

09:36 – Pour quelles raisons l’émissaire de DOnald Trump est attendu à Berlin ce week-end ?

Donald Trump envoie son émissaire Steve Witkoff à Berlin ce week-end pour rencontrer Volodymyr Zelensky et des dirigeants européens, au moment où les États-Unis poussent l’Ukraine à des concessions majeures pour mettre fin à la guerre avec la Russie. Le président américain, impatient, Kiev et les alliés cherchent à amender ce document jugé initialement très favorable à Moscou. L’émissaire, reçu début décembre par Vladimir Poutine à Moscou, doit rencontrer à Berlin Volodymyr Zelensky ainsi que des dirigeants européens. La liste des personnes présentes n’a pas encore été précisée.

En savoir plus sur le plan de paix en Ukraine

Les négociations sur la paix en Ukraine sont entrées dans une nouvelle phase. Jeudi 20 novembre, l’Ukraine a reçu un « projet de plan » de la part des Etats-Unis concernant un accord de paix en 28 ans élaboré avec la Russie. En réponse à la proposition américaine, Volodymyr Zelensky avait annoncé être « prêt à travailler de manière constructive avec la partie américaine et nos partenaires en Europe et dans le monde entier afin de parvenir à la paix », a enfin ajouté la présidence. Le plan en question contient toutefois des mesures correspondants à des exigences de Vladimir Poutine et contraires aux conditions sine qua non de l’Ukraine. Parmi elles : la reconnaissance de nombreuses conquêtes de la Russie en Ukraine sur environ 20% du territoire, une réduction de la taille de l’armée ukrainienne de moitié et l’abandon de ses armes à longue portée.

L’Ukraine et les Etats-Unis ont discuté du plan de paix lors de pourparlers organisés à Genève, en Suisse, entre Ukrainiens, Américains et Européens le dimanche 23 novembre. La Maison Blanche a évoqué des échanges « constructifs, concentrés sur l’objectif et respectueux, insistant sur l’engagement commun de parvenir à une paix juste et durable » à l’issue de la rencontre. Les deux pays « ont réaffirmé que tout futur accord devra pleinement respecter la souveraineté de l’Ukraine » et « ont élaboré un cadre de paix actualisé et amélioré », a ajouté Washington. De son côté, Volodymyr Zelensky a salué des avancées et « des étapes importantes », mais estime que « pour parvenir à une paix réelle, il faut plus, beaucoup plus ».

Les Européens s’alignent sur la position de l’Ukraine, mais ils ont également élaboré une contre-proposition basée sur le plan américain en 28 points en le reprenant article par article pour modifier et supprimer les mesures nécessaires pour rendre le texte acceptables à leurs yeux. Ni l’Ukraine, ni les Etats-Unis n’ont réagi à cette contre-proposition. Si plusieurs mesures restent similaires, la contre-proposition européenne pose trois grandes différences.

1. Le plafonnement de l’armée ukrainienne

Il s’agit de l’article 6 du plan de paix. Alors que la proposition américaine dispose que « les forces armées ukrainiennes seront limitées à 600.000 militaires », la contre-proposition européenne élève le plafonds « à 800 000 hommes », mais précise que cette limite sera valable uniquement « en temps de paix ». Un ajout pensé pour prévenir de futures invasions ou agression de la part de la Russie ou d’autres pays et permettre à l’Ukraine de se défendre avec tous les moyens nécessaires.

2. L’intégration de l’Ukraine à l’Otan

La Russie s’oppose fermement à l’intégration de l’Ukraine au sein de l’Otan, une exigence à laquelle s’est plié le plan de paix américaine qui prévoit à l’article 7 que « l’Ukraine accepte d’inscrire dans sa constitution qu’elle ne rejoindra pas l’Otan, et [que] l’Otan accepte d’inclure dans ses statuts une disposition spécifiant que l’Ukraine ne sera pas intégrée à l’avenir ». Un texte qui exclue définitivement tout rapprochement entre le pays et l’alliance occidentale. L’Europe ne fait pas de l’intégration de l’Ukraine dans l’Otan une condition nécessaire à la paix, mais elle ne ferme pas définitivement la porte à ce scénario. « L’adhésion de l’Ukraine à l’Otan dépend d’un consensus entre les membres de l’Otan, consensus qui n’existe pas », écrit et rappelle les alliés européens de l’Ukraine. Une formulation qui n’oppose pas de réponse négative ferme à l’Ukraine, mais prendre suffisamment de précautions pour rassurer la Russie.

3. Le reconnaissance des territoires occupés par la Russie

C’est l’un des gros points du plan de paix : la répartition des territoires ukrainiens occupés par les forces russes. L’Ukraine tient à conserver ses frontières d’avant l’invasion et donc à garder les régions occupées, tandis que la Russie revendique l’annexion de ces territoires et exige de pouvoir les reconnaître comme étant russes. Le plan américaine s’aligne sur la position russe avec l’article 21 du plan : « La Crimée, Lougansk et Donetsk seront reconnues comme des régions russes de facto, y compris par les États-Unis. Kherson et Zaporijjia seront gelées le long de la ligne de contact, ce qui signifiera une reconnaissance de facto le long de cette ligne. La Russie renoncera aux autres territoires qu’elle contrôle en dehors des cinq régions. Les forces ukrainiennes se retireront de la partie de la région de Donetsk qu’elles contrôlent actuellement, qui sera ensuite utilisée pour créer une zone tampon. »

De son côté, la proposition européenne se montre plus ouverte aux négociations. Elle n’exige pas un retour fidèle à la situation d’avant-guerre, mais n’accord pas aussi facilement les territoires occupés à la Russie. « L’Ukraine s’engage à ne pas recouvrer son territoire souverain occupé par la force militaire. Les négociations sur les échanges territoriaux débuteront le long de la ligne de contact », prévoit le texte. Une mesure qui peut étonner puisque l’Ukraine soutient depuis le début de la grève qu’elle n’abandonnera pas ses territoires.