Près des pontons où L‘Atari, un ligneur de 8,50 m, avait l’habitude d’accoster, les nombreuses personnes qui connaissaient et appréciaient l’homme de 48 ans, sont encore sous le choc. « Je n’y crois pas, j’ai l’impression d’une “fake news” », confie ce patron pêcheur, qui était son voisin de ponton.
Au Bar des Brisants, c’est également la stupéfaction qui prédomine. « C’était un garçon très gentil. Il venait avec Hector, son petit chien, qui venait prendre son gâteau régulièrement », évoque, avec beaucoup de tristesse, Claudine, la propriétaire des lieux.
Sur les quais, de nombreux marins louent ses qualités. « Il connaissait bien le métier et le coin. C’était un très bon pêcheur, mais une vague a pu suffire », déplorent-ils amèrement. Un sauveteur de la SNSM, engagé dans les opérations de secours, décrit « une ambiance très pesante à bord », après le décès de la victime et son évacuation vers le port du Guilvinec, vendredi soir. Tous font état d’une véritable tragédie.
« Il n’y a pas de mots »
« Pour gagner sa vie, on doit prendre des risques calculés, mais cette fois, la nature a été plus forte. Il n’y a pas de mots », livre Jean-Luc Tanneau, maire du Guilvinec. Nathalie Tanneau-Carrot, maire de Treffiagat-Léchiagat, était présente sur les quais au moment du retour de la navette SNSM vendredi : « On sentait une très grosse émotion à la pointe. Le silence était le plus total. On sait que face aux éléments, le risque zéro n’existe pas… ».
« Ce fait divers tragique nous ramène à la triste réalité. Des marins se mettent en péril pour nourrir le territoire et les Français. C’est dramatique pour le département et la filière », souligne Stéphane Le Doaré, président de la communauté de communes du Pays bigouden sud et vice-président du Département. « Cette nouvelle tragédie va malheureusement se rajouter à la longue liste des nombreux périls en mer », conclut Pascal Criquet, président de la Caisse des périls en mer.