À l’image de la viticultrice Lise Fons-Vincent, les pionniers du marché de Noël de Montpellier, présents depuis une vingtaine d’années, ont trouvé leur bonheur au Peyrou.

Depuis plus d’un siècle, les 50 hectares du Château de Fourques, à Juvignac, figurent dans le giron de la même famille. Depuis 1985, c’est Lise Fons-Vincent qui gère les vignes situées sur un terrain classé en Saint-Georges-d’Orques. « Je suis la cinquième génération, et depuis ma grand-mère, ce sont les femmes qui sont aux commandes », explique-t-elle.

Mais depuis une vingtaine d’années, c’est une autre histoire qu’elle écrit au cœur de Montpellier, chaque mois de décembre. « Tout a commencé en 2002, lorsque je suis passée au premier marché de Noël en tant que visiteuse. C’était sur la Comédie et je me suis dit : « mon Dieu, ma place est là ! » C’était gratuit pour les exposants, et il n’y avait pas encore de vin chaud… »

« Au début, on avait peur que les gens ne viennent pas »

« Dès le printemps suivant, j’ai fait une lettre motivée comme jamais à la Ville de Montpellier, et j’ai été retenue en 2003. Il y avait de la joie, mais mon époux est tombé très gravement malade juste après. Il m’a encouragé à aller au marché de Noël suivant et ça a été le début d’une grande aventure. »

Le marché a été organisé jusqu’en 2011 sur la Comédie, avant de déménager sur l’Esplanade l’année suivante, puis sur le Peyrou pour la troisième année consécutive.

« Au début, on avait peur que les gens ne viennent pas. Certains exposants ont même arrêté à ce moment. Mais dès la première année au Peyrou, on a augmenté le chiffre d’affaires de 30 %. Et ça a encore monté depuis. Économiquement, je ne pourrais pas me passer de participer au marché de Noël. »

« Le marché de Montpellier est devenu une référence »

« Le soir, c’est vraiment la foule, observe-t-elle. Et c’est à la mi-décembre qu’il y a le plus de monde. On dépasse parfois les 1 500 verres dans la journée. Je viens tous les jours, ça permet de créer du lien. On a une clientèle vraiment spécifique au marché de Noël. On la revoit chaque mois de décembre, mais elle est différente de celle du reste de l’année. Aujourd’hui, ce qui marche, c’est l’événementiel. Mais en dehors de ça, c’est très dur de vendre du vin. »

« Il y a vingt ans, on parlait tout le temps du marché de Noël de Strasbourg. Mais avec le temps, ça s’est estompé. Celui de Montpellier s’est fait une place dans le cœur des gens, il est devenu une référence. »

Le chalet de” Certifié Toqué” au Peyrou.

Le chalet de” Certifié Toqué” au Peyrou.
ML – GR

« Certifié Toqué », pour les gourmands

Arnaud Bourg-Broc est le plus jeune des anciens du marché de Noël. Ce chef-pâtissier a eu la vocation à l’âge de 15 ans après avoir rencontré les Compagnons du Devoir sur un salon. Il s’est formé à leurs côtés, avant de passer un an au Japon.

Après avoir créé sa marque « Certifié Toqué » il y a dix ans, le « champion de France » fait déguster ses créations aux Montpelliérains, chaque mois de décembre, sur le marché de Noël. Il y a les cannelés, bien sûr, mais aussi les financiers, les cakes, les fougasses, les tartes… Autant de pâtisseries faites maison, avec des produits minutieusement choisis.

Certains Montpelliérains le connaissent, puisqu’il a un stand à deux pas de là, chaque mardi, aux Arceaux.

« La nouveauté, c’est le jus de raisin chaud »

Les effluves de vin chaud font partie des trésors que l’on vient y chercher. « La première année, je ne vendais qu’un vin chaud rouge, classique. Après, j’ai proposé une déclinaison de rouge, c’est mon mari qui avait les idées. Aujourd’hui, on en fait à la cannelle ou avec du chocolat, on propose du vin blanc au miel, aussi. La nouveauté de cette année, c’est le jus de raisin chaud. Ça marche bien, autant que le vin blanc. Car ça permet à ceux qui ne boivent pas d’alcool de trinquer avec les autres. »