Ligue 1 (16e journée). Stade Rennais – Stade Brestois : 3-1
Le Stade Brestois avait le derby en main. En une minute, entre la 24e et 25e, il lui a échappé. Un instant presque irrationnel, où une démonstration de force s’est transformée en une impression d’abattement total. Sous l’impulsion de Mousa Al-Tamari, passeur décisif puis buteur, le Stade Rennais renversait une rencontre jusque-là outrageusement dominée par les Finistériens. « Que le football est parfois cruel, lançait Éric Roy, l’entraîneur brestois, après la rencontre. Mais c’est la réalité, il faut être fort dans les deux surfaces, offensive et défensive. »
Un premier acte « de grande qualité »
Plombé par deux erreurs de Kenny Lala, comme il l’a déjà été à plusieurs reprises cette saison par Radoslaw Majecki, le club breton avait pourtant tout bien fait, ou presque. On peut éventuellement lui reprocher de ne pas avoir su faire le break, tant son entame de match a été impressionnante. Mais c’est à peu près tout. « Même si on a eu la chance d’ouvrir le score, on aurait peut-être pu encore plus capitaliser sur notre bonne période, admettait le coach brestois. Mais on a fait trop de fautes grossières qui nous ont condamnés, comme ça a été le cas sur cinq-six autres matchs depuis le début de la saison. Ce soir encore plus que les autres fois. Pourquoi ? Parce qu’on avait fait une entame et, je pense, une première mi-temps de grande qualité. »
Conquérants, dominateurs et inspirés, les Brestois ont longtemps asphyxié des Rennais incapables de ressortir le moindre ballon. « Je pense que c’est l’une de nos premières mi-temps les plus fortes et les plus abouties », estimait Hugo Magnetti, comme tous les Brestois ce samedi soir.
L’ouverture du score de Mama Baldé (13’), titularisé à la pointe de l’attaque en l’absence de Ludovic Ajorque, venait logiquement récompenser ce début de match tonitruant. L’écart entre les deux équipes semblait alors abyssal, Rennes paraissant même perdu. Et pourtant, à la pause, ce sont bien les Rouge et Noir qui menaient (2-1). Passé du rêve au cauchemar, Brest ne s’est jamais totalement relevé du terrible coup derrière la tête reçu avant la mi-temps pour lui permettre de renverser le derby.
« On est en train de retrouver le niveau et les valeurs de Brest »
Malgré ce revers, les discours restaient néanmoins empreints d’optimisme, confirmant la montée en puissance du Stade Brestois cette saison, à l’image d’un Grégoire Coudert décisif. « On sait qu’on est en train de retrouver le niveau et les valeurs de Brest, insistait Hugo Magnetti. Ce sont ces valeurs-là qu’on aime prôner. C’est-à-dire avancer sur le porteur, mettre de l’intensité, gagner les duels et les seconds ballons. C’est ce qu’on a fait pendant une grosse demi-heure. Et je pense que ça doit être une norme pour nous de faire ça. Et en ce moment, c’est notre normalité. Et c’est le jeu qu’on veut continuer à faire cette saison. »
Un constat partagé par Éric Roy, aussi frustré que fier de ses joueurs. « Il est évident qu’on n’aime jamais perdre, mais en même temps, ce soir, on sait réellement pourquoi on a perdu. Et ça, c’est aussi, quelque part, quelque chose de positif : on se dit qu’en reproduisant ce genre de contenu, on en gagnera certainement d’autres, des matchs. »
Le troisième but rennais, inscrit par Meïté (87’), ne changeait finalement rien à l’impression générale. Une seule minute aura suffi à coûter le derby breton au Stade Brestois.