Un nouveau robot est arrivé au CHU de Lille. Il est installé au cœur du service de chirurgie gynécologique. Déjà une centaine d’opérations depuis cet été.

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Ils permettent des gestes plus précis et une meilleure récupération des patients. Les robots ne sont plus une exception dans les hôpitaux de France. Chirurgie du rachis, du genou, de l’oreille, chirurgie urologique, gynécologique, digestive, thoracique, endocrinienne, chirurgie bariatrique, viscérale… Peu de spécialités sont exclues.

Le CHU de Lille en a fait un outil essentiel de son développement. Depuis cet été, un 4e robot chirurgical polyvalent a été installé. C’est le 7e équipement de chirurgie robotisée du centre hospitalier universitaire. Cette fois, c’est le service de chirurgie gynécologique de l’hôpital Jeanne de Flandre qui en bénéficie. « Il n’y avait pas de robot à Jeanne de Flandre », regrette le professeur Chrystèle Rubod, cheffe du service de chirurgie gynécologique. « On avait une vacation une fois par semaine à l’hôpital Huriez. Le parcours du patient n’était pas très efficient ». Autrement dit, les sept chirurgiens gynécologues n’avaient que peu de marge de manœuvre pour obtenir un créneau au bloc opératoire de l’hôpital voisin, déjà équipé de robot.

Une équipe de soignants tout sourire à l'hôpital Jeanne de Flandre.

Une équipe de soignants tout sourire à l’hôpital Jeanne de Flandre.

© CHU de Lille

Conséquence : seules deux à trois patientes étaient prises en charge en chirurgie robotique chaque semaine. Il fallait donc faire des choix. « Le traitement des cancers était évidemment prioritaire. Aujourd’hui, on peut opérer trois patientes par jour avec l’aide de la chirurgie robotique. Ça change tout », se réjouit le professeur Rubod. Les patientes atteintes d’endométriose, de fibrome ou de prolapsus ont donc plus facilement accès à cette technologie de pointe. Le service de chirurgie gynécologique prend 4 300 patientes en charge chaque année. En seulement trois mois d’installation du nouveau robot, 100 opérations ont déjà été possibles à Jeanne de Flandre.

Les opérations se déroulaient jusqu'alors dans le bloc de l'hôpital Huriez déjà équipé d'un robot. Il fallait donc partager le planning et faire des choix.

Les opérations se déroulaient jusqu’alors dans le bloc de l’hôpital Huriez déjà équipé d’un robot. Il fallait donc partager le planning et faire des choix.

© France Télévisions

L’enjeu est grand pour un service déjà reconnu comme une référence française. Il est même le premier service du pays dans la prise en charge de l’endométriose. « Désormais, le robot est accessible tous les jours pour nous. On peut même accueillir la pédiatrie », poursuit le professeur Rubod. Les chirurgiens pédiatriques sont actuellement en formation sur le robot.

Le dispositif est un énorme bénéfice pour le patient. Mini-invasif, il permet d’éviter les laparotomies, c’est-à-dire l’incision de l’abdomen. La technique permet d’opérer parfois en ambulatoire et facilite la convalescence du patient. « On diminue les douleurs. On peut aller disséquer dans des endroits beaucoup plus complexes, on préserve davantage les nerfs. Je peux descendre dans des espaces très restreints », détaille la cheffe de service. « C’est une technologie plus avancée, plus maniable, plus fine, moins encombrante ».

Nous allons pouvoir former les jeunes à la chirurgie robotique au sein de l’hôpital, renforcer la recherche sur cette nouvelle technique. C’est indispensable à notre niveau universitaire.

Chrystèle Rubod, cheffe de service de chirurgie gynécologique à l’hôpital Jeanne de Flandre

Ce nouvel équipement permet aussi au CHU de Lille de poursuivre sa mission de recherche et de formation. « Nous allons pouvoir former les jeunes à la chirurgie robotique au sein de l’hôpital, renforcer la recherche sur cette nouvelle technique. On peut faire évoluer nos pratiques. C’est indispensable à notre niveau universitaire ».

L'hôpital Jeanne de Flandre à Lille.

L’hôpital Jeanne de Flandre à Lille.

© France Télévisions

Dans un communiqué de presse, le CHU de Lille explique : « Le robot favorisera la conduite d’études cliniques sur les apports de la robotique en gynécologie, le développement de protocoles innovants pour les pathologies complexes, la formation des internes, chefs de clinique et chirurgiens grâce à des outils de simulation et d’analyse avancés, ainsi que l’essor de collaborations scientifiques nationales et internationales ».