Calme et structuré, fonctionnant peu à l’instinct, Serge Petiot, président du Grand Nancy Volley-Ball, n’est pas du genre à s’épancher sur les perspectives en trompe-l’œil qui l’ont amené à renoncer à son projet de salle de sport spécifiquement dédiée à la discipline. Construction dont le financement reposait sur un montage public-privé où Serge Petiot et ses partenaires apportaient 50 %.

S’il ne s’enflamme plus pour des lendemains dont l’esquisse a été dessinée voilà déjà sept ans, c’est qu’il lui est devenu impossible d’espérer et d’attendre. Les refrains, l’ancien chef d’entreprise les a assez entendus. Promesses ici, rétropédalage lors de la réunion suivante. Le manège s’arrête et repart, mais tourne à vide. Trop de réécritures du dossier, de difficultés et de complications empêchent d’apercevoir l’horizon même par une petite lucarne. Excédé et dépité à la fois, ayant le sentiment d’avoir été berné, Serge Petiot dit stop.

Pour comprendre les enjeux, il faut les exposer. Tout démarre lorsqu’il manifeste sa volonté d’amener le volley-ball grand nancéien au plus haut niveau. Pour atteindre cet objectif, il identifie les priorités. La première étant la construction d’un équipement moderne et fonctionnel. D’expérience, Serge Petiot sait que les collectivités locales auront du mal à suivre. La solution qu’il bâtit tient compte de cet écueil : la partie financière (12 millions d’euros) sera pour moitié prise en charge par la métropole, le conseil départemental et la région. L’autre moitié étant injectée par des investisseurs privés. À première vue, c’est une affaire acceptable, à l’arrivée, c’est une galère.

L’Arena restera un rêve

Pendant qu’il se débat pour régler les problèmes de financement, le patron du GNVB piétine devant un autre obstacle : le choix du terrain. Une drôle de balade qui le conduit sur le site Artem à Nancy, puis vers la plaine Flageul à Tomblaine et enfin à Vandœuvre sur les lieux de l’ancienne caserne Faron. Stéphane Hablot, ancien maire de la commune, aujourd’hui député de la deuxième circonscription de Meurthe-et-Moselle, a fermement cru à la réussite du projet dont l’échec imbrique le présent et le passé. Lui ne renie rien. Il est pour les réalisations qui fédèrent, dynamisent un territoire et le font vivre.

Mais avant, il faut labourer, négocier, s’entendre sur plusieurs points : la contribution des uns et des autres, le paiement des travaux de voirie, des études et tout un système de contraintes auquel Serge Petiot se trouve confronté. Sur les six millions d’euros prévus dans le montage, les partenaires publics n’en mettent que la moitié sur la table : 2 millions apportés par la région et un million par la métropole du Grand Nancy. Le conseil départemental passe son tour et la ville de Vandœuvre ne peut supporter à elle seule le poids des trois millions qui font défaut.

Lassé de batailler contre le courant, Serge Petiot abdique. L’Arena ne se fera pas. Marri et solidaire Stéphane Hablot, qui s’est beaucoup battu pour obtenir la requalification du site Faron où sont prévus des logements, des locaux commerciaux et des espaces verts, a la certitude que l’infrastructure sportive était un atout supplémentaire dans la revitalisation du quartier.

Ayant pris ce coup de plein fouet le président du GNVB a vacillé, mais son ambition ne s’est pas perdue dans le brouillard politico-administratif contre lequel il peste. Pas de salle neuve ne signifie pas absence de résultats. La passion réarmée il a transfusé son enthousiasme vers un autre objectif. L’accession au niveau supérieur est toujours d’actualité.