Pas facile d’être après avoir été. Et comment ! Mais, après deux saisons de vaches maigres, l’opération reconquête est susceptible d’être menée à bien dans le courant du présent exercice. Tour d’horizon du côté de Sabathé où la fine fleur locale s’apprête à éclore.
« On se détache du résultat vous savez. Non seulement l’actuel trio de tête est inaccessible*, mais le club s’engage dans un projet à long terme, comme s’il s’agissait de créer un nouveau modèle montpelliérain, avec du contenu et dans un super état d’esprit. » Il y avait quelque chose de prémonitoire dans les propos de Stéphane Ferrière, le coentraîneur héraultais, mardi dernier. Oui, le score de la défaite de samedi dernier face au concurrent direct blagnacais est en lui-même terriblement frustrant : 12-10. Surtout si l’on considère que les visiteuses ont fait la course en tête (7-0, 7-3, 7-6, 10-6, 10-9) depuis l’essai inscrit en force, comme à la grande époque des Portariès et consorts, au bout de dix minutes à peine.
Une « grosse pointure » Italienne peut en cacher une autre
Mais, d’un autre côté, il est porteur d’espoir. Des « mamans », ou si vous préférez des « historiques » pour jouer le rôle de locomotives, des jeunes issues de la sacro-sainte formation pour leur emboîter le pas, sans oublier quelques recrues (Corradini manquait à l’appel, mais Franco, sa compatriote également prénommée Giada, était bel et bien présente sur la pelouse des Ramiers)… Oui, le MHR est sur la bonne voie.
Certes, les anciennes susceptibles d’avoir connu la fin de l’âge d’or (2007-2019), avec le temps, se font, forcément, de plus en plus rares : Banet, Peyronnet (Morgane en l’occurrence, la sœur jumelle de Marion, battue en finale à Tarbes il y a un peu plus de six ans par certaines de ses anciennes coéquipières, Pégot, Combebias), Prune Pégot justement. Car Marine Ménager a raccroché les crampons tandis que Romane se consacre au rugby à VII. Caroline Boujard, l’icône casquée de la cavalerie légère, s’est enrôlée sous la bannière des sapeurs-pompiers. On la retrouvera néanmoins avec plaisir prochainement.
Jennifer Troncy, courroie de transmission d’un savoir faire érigé en référence
Citons bien évidemment Jennifer Troncy, l’ex-internationale devenue l’autre coach, avec Stéphane Ferrière, de l’équipe fanion. Alex Tulou, lui, ne fait plus partie du staff mais qu’à cela ne tienne, le groupe où figurent également Rose Bernadou, Rachel McLachlan, après être rentré dans le rang (la dernière participation à la phase finale remonte au printemps 2023) a pris un très bon départ. Succès aux dépens de Grenoble et de Bobigny, correction pour le moins sévère (34-7, six essais à un) de la copie rendue par l’élève toulonnais, autant de marqueurs (c’est le cas de le dire) synonymes de dynamique positive.
« Il s’agit désormais de retrouver un rang un peu plus conforme à notre standing, mais pour l’heure, croyez – le bien, nous sommes déjà contents d’être là », poursuit, pragmatique, Stéphane Ferrière. Et pour cause, celui qui fut naguère le mentor des Tullistes (au glorieux passé eux-aussi, faut-il le rappeler aux plus jeunes !) n’est pas sans ignorer que Lons (titré en 2012 aux dépens des « Coccinelles ») et Rennes (finaliste la saison précédente) ont provisoirement disparu des écrans radars.
Beaucoup d’humilité donc chez le technicien également passé par le Pôle Espoirs biterrois qui, après avoir déjà connu une expérience du côté du vénérable stade Sabathé en 2022-23, s’inscrit dans un processus de reconstruction. Et quand les fondations sont solides comme c’est le cas, l’optimisme ne peut être que de mise. Puisse l’infirmerie se vider rapidement car de toute évidence, samedi dernier, c’est la profondeur de banc qui a privé les visiteuses d’une possible performance sur la pelouse de leurs concurrentes directes.