l’essentiel
Une artiste montalbanaise vient de sortir un premier titre touchant d’authenticité. Elle y évoque notamment l’emprise d’un ex-conjoint.

Ce timbre de voix un peu rauque, ce flow qui aime tutoyer le slam : elle a un petit côté Hoshi. Autrice, compositrice et interprète, Lindsay vient de sortir son premier single. Avec « Encore un soir »*, la Montalbanaise compte bien rendre hommage à Céline Dion qui avait sorti, en 2016, un titre éponyme suite au décès de son mari René. « Quand j’ai entendu cette chanson, j’ai écrit, j’ai écrit et j’ai écrit », sourit Lindsay Tenailleau dont le message va bien au-delà du simple clin d’œil à une star qu’elle affectionne.


Âgée de 26 ans, la jeune femme n’a pas connu que des jours heureux. Placée en famille d’accueil, à Septfonds, jusqu’à ses 16 ans puis ballottée en foyers, Lindsay s’est toujours raccrochée à la musique, telle une béquille. D’ailleurs, d’aussi loin qu’elle se souvienne, elle a toujours fredonné. « Je crois que je chantais avant de parler, c’est inné depuis que j’ai 4 ans. Puis ma famille d’accueil m’a initiée au piano vers l’âge de 12 ans. Et au fil du temps, la musique est devenue un exutoire pour toutes les expériences traumatisantes que j’ai pu vivre », explique l’artiste.

« Encore un soir » fait ainsi référence à plusieurs années de relation toxique et même, violente, avec « un pervers narcissique ». « À ses côtés, j’ai perdu le goût d’écrire et de composer. Il ne supportait pas que je sois féminine, que je sorte ou que je rigole. Il me dénigrait en permanence. Et à force, j’ai perdu mon étincelle dans cette routine dont je ne pensais pas, à l’époque, pouvoir me sortir », analyse Lindsay. « C’est important que ce titre en particulier soit sorti car je parle aussi du parcours de plein d’autres femmes, pas que du mien. Or, la femme a besoin de vibrer pour exister », poursuit-elle.

« Redonner espoir »

Soutenue par Sébastien Bach de Tigao Prod, basé à Bordeaux, Lindsay vient de s’offrir les services du directeur artistique Pablo Groot, de Beathoven. Sans aucune once de promotion, « Encore un soir » a atteint 1 200 vues sur Youtube. « Juste pour une vidéo lyrique, sans clip, c’est génial ! Ce qui prouve bien que l’on peut y arriver sans avoir pris un seul cours de chant ou de solfège. Je fais tout à l’oreille et à l’instinct », glisse cette artiste qui a baigné tout à la fois dans l’opéra, la variété française et les influences plus latinos ou « world music » qu’adorait sa mère.

Fan absolue de Clara Luciani et de Santa, Lindsay rêve d’attirer l’attention d’un label qui pourrait produire l’album sur lequel elle travaille entre son domicile et un studio d’enregistrement toulousain. « Il y aura une chanson qui fait directement référence aux soignants, en particulier aux agents de service hospitalier. Vu le contexte de manque d’effectifs chronique, ça va parler à tout le monde. » Autre sujet majeur, le harcèlement scolaire. Pour en avoir elle-même été victime lors de ses années collège à Caussade, Lindsay sait de quoi elle parle. « Se faire harceler, moquer ou injurier, ce n’est pas normal. Je veux redonner espoir à tous ces jeunes qui veulent s’ôter la vie. Moi, j’ai eu la musique et des artistes qui m’ont donné envie de me battre. J’ai pu relever la tête et voir le monde différemment. »

*Disponible sur Youtube, Spotify, Deezer, Amazon Music ou iTunes.