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Le Service de sécurité ukrainien (SBU) a mené une attaque historique contre deux plateformes pétrolières russes en mer Caspienne, à 700 kilomètres de ses frontières. Ces frappes, qui rappellent l’opération « Toile d’araignée », ont contraint le géant Lukoil à suspendre sa production.

L’Ukraine a revendiqué une frappe spectaculaire loin de ses frontières. Vendredi 12 décembre, un responsable du Service de sécurité ukrainien (SBU), cité par l’agence Reuters, a confirmé que des drones avaient ciblé deux plateformes pétrolières russes situées en mer Caspienne, à environ 700 kilomètres des frontières ukrainiennes.

Les installations visées sont les plateformes Filanovski et Kortchaguine, toutes deux appartenant au géant pétrolier russe Lukoil. Cette attaque constitue la première de ce type depuis le début de l’invasion de l’Ukraine en février 2022.

Selon les informations fournies par le responsable du SBU, les drones ont endommagé des équipements essentiels sur les deux installations, entraînant une suspension immédiate de la production.

Une opération « Toile d’araignée » bis ?

Comment une telle opération à très longue portée a-t-elle pu être menée ? Pour certains experts militaires, elle fait écho à l’opération « Toile d’araignée » lancée en juin dernier, lors de laquelle l’Ukraine avait revendiqué avoir touché une quarantaine de bombardiers Tupolev grâce à des attaques coordonnées de drones en territoire russe.

Le Wall Street Journal a révélé ces derniers jours que cette opération d’envergure avait nécessité 18 mois de préparation, l’ingéniosité matérielle et la coordination transfrontalière. Ces drones avaient été dissimulés dans de faux compartiments à l’intérieur de toits de camions pour être introduits clandestinement en Russie. Les secrets militaires entourant ces frappes dévoileront bientôt comment l’Ukraine s’organise pour frapper à des centaines de kilomètres au-delà de sa frontière.

Tensions accrues en mer et négociations à venir

Ces frappes lointaines s’inscrivent dans un contexte d’escalade des tensions en mer. Samedi 13 décembre, l’Ukraine a accusé le Kremlin d’avoir frappé, avec un drone, un cargo turc qui transportait onze citoyens à bord, dans la mer Noire. Plus tôt, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait mis en garde contre la transformation de ce territoire en véritable champ de bataille. Les attaques qui visaient essentiellement des navires russes pétroliers ou de transport pourraient désormais prendre une nouvelle dimension si elles se reproduisent aussi en mer Caspienne.

Pour rappel, des négociations visant à mettre fin au conflit sont attendues pour débuter ce lundi à Berlin.