C’est un aveu rare. Donald Trump a reconnu que les républicains pourraient perdre les élections législatives de mi-mandat en 2026, malgré ce qu’il décrit comme une réussite économique majeure depuis son retour à la Maison Blanche. « Nous devrions gagner. Mais, statistiquement, c’est très difficile », a-t-il concédé dans un entretien accordé au Wall Street Journal, réalisé dans le Bureau ovale.

Le président américain continue pourtant d’affirmer avoir « créé la plus grande économie de l’histoire », invoquant l’afflux d’investissements dans l’industrie, l’automobile ou l’intelligence artificielle. Mais il admet désormais une limite : « Je ne peux pas vous dire comment cela va se traduire pour l’électeur. Tout ce que je peux faire, c’est mon travail. »

Une économie vantée, mais peu ressentie

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump martèle que l’économie américaine est florissante et que la baisse de l’inflation est en cours, rejetant la responsabilité de la flambée des prix sur son prédécesseur Joe Biden. Il assure que « le niveau des prix sera bon » d’ici quelques mois, à l’approche du scrutin.

Mais le décalage entre discours présidentiel et perception des ménages demeure marqué. Selon une enquête de l’université de Chicago pour l’Associated Press, publiée cette semaine, seuls 31 % des Américains se disent satisfaits de sa politique économique. Une donnée que le président conteste vivement, dénonçant des sondages incapables, selon lui, de refléter « la grandeur de l’Amérique ».

Cette dissonance rappelle une situation récente : celle de Joe Biden, confronté en 2024 à des indicateurs macroéconomiques solides mais à une opinion publique sceptique. Ironie de l’histoire, Donald Trump se retrouve désormais exposé aux mêmes critiques qu’il adressait à son rival démocrate, accusé à l’époque de nier la réalité vécue par les ménages.

À 79 ans, le président républicain fait aussi face à des interrogations croissantes sur sa santé et son endurance, même si celles-ci restent moins structurantes politiquement que celles qui avaient visé Joe Biden. Chaque apparition publique est désormais scrutée, alimentant un climat de suspicion que la Maison Blanche tente de désamorcer.

L’assurance santé, talon d’Achille républicain

Au-delà de l’économie, un autre dossier menace la majorité : celui de l’assurance santé. À la fin décembre, des subventions clés permettant à plus de 20 millions d’Américains de financer leur couverture via “Obamacare” doivent expirer. Faute d’accord au Congrès, les coûts pourraient plus que doubler pour une partie des classes moyennes et populaires dès 2026.

Officiellement, la direction républicaine refuse toute prolongation d’un programme honni depuis son adoption sous Barack Obama. Mais les divisions sont profondes : plusieurs élus de la majorité ont déjà défié leur hiérarchie, conscients du risque électoral. Donald Trump lui-même s’est dit prêt à « travailler avec les démocrates », sans toutefois trancher.

À l’approche des midterms, l’opposition démocrate a déjà identifié ses angles d’attaque : coût de la vie, assurance santé, inflation persistante. Une explosion des primes d’assurance offrirait un levier redoutable dans une campagne qui s’annonce serrée.