Ethan Hawke raconte que même si Robin Williams était lumineux lors du tournage du Cercle des poètes disparus, il souffrait en cachette.
En 2014, la disparition de Robin Williams a chamboulé le monde du cinéma, et la cause de sa mort encore plus. Souffrant d’une sévère dépression depuis de nombreuses années, l’acteur a mis fin à ses jours.
Il a eu le temps, au cours de sa riche carrière, de multiplier les rôles. Ses plus marquants sont probablement Le Cercle des poètes disparus et Will Hunting, dans lesquels il incarne des professeurs attachants concernés par l’avenir de leurs élèves. Mais il ne faudrait surtout pas oublier Popeye de Robert Altman, premier film de super-héros maudit de Disney.
Il était aussi le génie d’Aladdin dans la version originale, la mémorable Madame Doubtfire, Peter Pan dans le Hook de Steven Spielberg, le héros de Good Morning, Vietnam et Jumanji… Son nom évoque tout de suite une présence hors du commun à l’écran. Mais derrière la caméra, l’acteur souffrait depuis longtemps. Ethan Hawke, qui interprétait l’un des élèves du cultissime Cercle des poètes disparus en 1989, a récemment raconté qu’il avait déjà senti la détresse de son partenaire de jeu à l’époque.
Le prof le plus iconique du cinéma ?Une légende disparue
Dans une interview accordée à CBS Sunday Morning, Ethan Hawke a longtemps discuté avec la journaliste américaine Tracy Smith. Les deux ont bien évidemment parlé du Cercle des poètes disparus, l’un des premiers rôles de l’acteur et l’un des plus iconiques de Robin Williams. L’occasion pour Hawke de partager son ressenti vis-à-vis de son collègue et mentor :
« Je savais à quel point sa vie émotionnelle était complexe. Dans ma famille, il y a beaucoup de dépression, et pour moi c’était évident que toute cette puissance, tout ce charisme avaient un prix. C’était quelqu’un d’extrêmement sensible, très à l’écoute de l’énergie d’une pièce. Il inventait des répliques, et tout le monde riait, tout le monde l’encensait.«

Le roi Robin Williams
Ethan Hawke a raconté un moment très précis, et révélateur selon lui :
« [Mais une fois], je suis allé me chercher un verre d’eau, un bagel, un truc comme ça, et je l’ai vu caché dans un petit coin. Il se cachait tout seul dans le noir. Et c’est là que j’ai compris. C’était lourd pour lui. Éreintant. […]
Quand je regarde le film, je pense à l’esprit de l’homme que j’ai connu à cette époque, à la force incroyable qu’il dégageait, et à tout ce qu’il a dû affronter dans sa tête pour nous, et pour les autres. Et j’ai une admiration immense pour lui. »
Difficile de penser à autre chose en voyant cette photo
En plus de ce témoignage sur la détresse psychologique de Robin Williams, l’acteur de Bienvenue à Gattaca et Before Sunrise a également raconté qu’il l’avait inspiré sur le tournage, notamment grâce à ses nombreuses improvisations :
« Robin ne suivait pas le scénario. Et moi, je ne savais même pas qu’on pouvait faire ça. S’il avait une idée, il y allait, point. Il ne demandait pas la permission. Et ça m’a vraiment ouvert une porte dans le cerveau, de voir qu’on pouvait jouer comme ça. »
Le fait de reparler de la santé mentale de Robin Williams et de son suicide en 2014 pourrait (et devrait) servir à sensibiliser sur la question, à l’heure où les conditions de travail et les revenus des scénaristes et autres personnes derrière la caméra du cinéma sont particulièrement fragiles. On compte en tout cas bien profiter des vacances d’hiver pour revoir Le Cercle des poètes disparus, film parfait pour pleurer sous un plaid.