Publié le
14 déc. 2025 à 9h04
Ce sera donc lui. À 38 ans, Julien Leonardelli se lance dans un nouveau défi, et non des moindres : les Municipales 2026 à Toulouse. Alors que le Rassemblement national apparaît selon les premiers sondages en position de brouiller les cartes et de se hisser au second tour dans la course au Capitole, le député européen et conseiller régional d’Occitanie confirme à Actu Toulouse qu’il mènera en personne la liste du RN et de ses alliés de l’UDR. Une liste baptisée « Le bon sens toulousain ».
Julien Leonardelli : « Il m’a été demandé de m’engager »
« Il m’a été demandé de m’engager dans cette élection, alors, je le fais avec force et conviction pour notre ville », glisse Julien Leonardelli. « Toulouse est la 3ᵉ ville de France et la capitale de l’Occitanie, mais c’est également le phare de notre région, là où se retrouve l’esprit du Sud-Ouest ». Puis il appuie : « Il est de ma responsabilité de mener cette bataille », aussi difficile soit-elle.
« Le maire n’est plus en capacité de les battre tout seul »
Dans une vidéo qu’il entend diffuser ce dimanche sur sa chaîne YouTube pour expliquer les raisons de sa candidature, et qu’Actu Toulouse a pu consulter, Julien Leonardelli estime que « quelque chose se dérègle » dans la Ville rose : « Notre ville se fragilise, perd sa singularité et le quotidien devient plus difficile pour se déplacer, se soigner, se loger, vivre en sécurité », dépeint le candidat RN, qui se voit en rempart de la gauche… dans toutes ses composantes. Car selon lui, si « la gauche et l’extrême gauche progressent » localement, c’est parce que « le centre a renoncé à assumer l’autorité et protéger notre identité ».
La gauche et l’extrême gauche progressent à grands pas dans de nombreux quartiers. J’estime que le maire sortant, trop affaibli, n’est plus en capacité de les battre tout seul.
Julien Leonardelli
Jean-Luc Moudenc, simple candidat « du centre » ?
À plusieurs reprises, Julien Leonardelli cantonne le maire (ex-LR) de Toulouse à un simple candidat « du centre ». Un premier magistrat qui se retrouve « affaibli par ses alliances avec les Macronistes », affirme le député européen : « Si le maire est en difficulté dans les sondages, c’est qu’il n’a pas su répondre aux attentes des habitants ». Pour en finir avec « les hésitations permanentes du centre », il compte donc « ouvrir un autre chemin ».
Vidéos : en ce moment sur ActuRassembler « toutes les forces du bon sens toulousain »
Alors que le locataire du Capitole met régulièrement les électeurs en garde face aux « extrêmes » que sont à ses yeux LFI et le RN, Julien Leonardelli se défend de son côté « d’être un extrême », mais se voit plutôt comme « un souverainiste, dépassant le vieux clivage gauche/droite ».
Lors de cette campagne, il entend se poser en rassembleur de « toutes les forces du bon sens toulousain », mais également en « défenseur de l’industrie et des milliers d’emplois » dans l’aéronautique et le spatial, « que la gauche radicale culpabilise et que certains écologistes attaquent ».
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Une gestion « à l’image de Louis Aliot à Perpignan »
S’il ne détaille pas encore son programme, Julien Leonardelli entend « défendre les attentes des Toulousaines et des Toulousains », avec une gestion municipale « à l’image de ce qu’a pu faire Louis Aliot à Perpignan », où le maire RN, candidat à sa réélection (et par ailleurs natif de Toulouse), a récemment été plébiscité par un sondage.
Il prendra des engagements en matière de santé, de pouvoir d’achat, de transport, ou encore d’aménagement du territoire. Selon ses dires, l’urbanisme ne sera pas en reste : il promet notamment de « mettre un frein à l’urbanisation excessive de Toulouse et d’arrêter la démolition des Toulousaines (des bâtisses typiques de la Ville rose, NDLR) au bénéfice d’immeubles sans âme ».
Narcotrafic : Toulouse pire que Marseille ?
Mais en tête de gondole des engagements du candidat Leonardelli figurera bien sûr la sécurité, un sujet « qui revient sans cesse dans nos discussions avec les habitants, qui aspirent à du changement en la matière ».
Considérant que « sur la problématique du narcotrafic, la situation est extrêmement préoccupante à Toulouse, autant sinon plus qu’à Marseille », il compte serrer la vis. Il veut notamment « renforcer la police municipale, en assurant son armement là où d’autres veulent le démanteler, et en déployant davantage de caméras de vidéoprotection ».
Nicolas Bonleux sur sa liste ?
Le patron local du RN avait indiqué dès mars dernier s’être « naturellement positionné » pour cette échéance, tout comme Nicolas Bonleux, un ex-cadre de LR devenu président départemental de l’UDR, qui dirige une entreprise dans l’industrie aéronautique à Toulouse.
« Je lui ai naturellement proposé d’être sur ma liste », assure Julien Leonardelli. Une liste qui « sera composée de membres du RN, de l’UDR, mais aussi de non-encartés », souligne le chef de file, promettant de la dévoiler « courant janvier ».
Un candidat « non-Toulousain » dit le maire ? « De la vieille politicaillerie »
Lors de la présentation de ses colistiers, le maire-candidat Jean-Luc Moudenc a raillé vendredi matin « la liste fantôme du RN » qui pourrait être emmenée selon ses termes par un « non-Toulousain » (allusion à Julien Leonardelli, NDLR). « C’est de la vieille politicaillerie », balaie l’intéressé, qui déplore « de basses attaques n’ayant aucun intérêt et dont les Toulousains ne veulent plus ». Interrogé sur son lieu de résidence, le candidat se dit « fier d’habiter dans le nord-Toulousain » et précise payer des impôts dans la Ville rose.
Objectif ? « Franchir la fameuse barre de 10 % »
Julien Leonardelli ne s’en cache pas : la marche est haute, extrêmement haute même, pour avoir les clés du Capitole, et il admet volontiers que l’enjeu est surtout, pour lui, de faire son entrée au conseil : « Aux dernières Municipales, notre liste emmenée par Quentin Lamotte avait recueilli moins de 5 % » (4,31 %, précisément, NDLR), observe le candidat, qui espère plus que doubler la mise. Sa mission ? « Que le premier parti de France soit représenté dans la 3ᵉ ville de France ».
Notre objectif est clair : c’est de franchir la fameuse barre de 10 % (synonyme d’accession au second tour, NDLR) pour obtenir des élus, et d’envoyer à la Mairie et à la Métropole des conseillers qui vont défendre l’intérêt des habitants, les quartiers, la sécurité et notre mode de vie.
Julien Leonardelli
Car il le martèle : « Avec nous, les Toulousains sont assurés qu’on ne transigera pas sur les sujets qui leur sont chers ».
Julien Leonardelli, jeune candidat, vieux politique
Agent commercial de formation, Julien Leonardelli est une figure locale du RN. Du haut de ses 38 ans, il est un vieux routier du parti, qu’il a rejoint il y a plus de deux décennies, en 2004, du côté de Perpignan, aux côtés de Louis Aliot. Ayant grandi entre l’Ariège, le Tarn-et-Garonne et les Pyrénées-Orientales, il vit depuis 2012 dans le nord-Toulousain.
Délégué départemental du RN depuis 2013, il est resté fidèle à Marine Le Pen dans les moments où le parti était en proie aux guerres intestines et a été nommé fin 2022 membre du bureau national, avant de se voir offrir une place sur la liste aux Européennes… et d’être élu.
Localement, il n’a cessé de cultiver son ancrage au fil des scrutins. Candidat à différentes élections, il a notamment été chef de file d’une liste aux Municipales en 2020 à Fronton, et battu au premier tour, essuyant les bancs de l’opposition… jusqu’à son élection au Parlement européen. À l’été 2024, il a réuni 43,78 % des suffrages au second tour des Législatives dans la 5ᵉ circonscription. Depuis 2015, Julien Leonardelli est aussi conseiller régional d’Occitanie.
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