Poursuivi pour avoir mis le feu à un enfin sur un chantier, le prévenu nie en bloc toute implication devant le tribunal judiciaire de Montpellier où il comparaissait le 5 décembre dernier.
Younes, 21 ans, aurait-il la guigne ou a contrario beaucoup de chance ? Même le tribunal judiciaire de Montpellier, qui tenait son audience collégiale, en comparution immédiate, le 5 décembre dernier, n’a pas été à même de trancher sur cette question. Et pour cause.
Rappel des faits : le 5 octobre dernier, un individu met le feu à un engin sur un chantier de la Ville de Montpellier. Younes correspond au signalement. Aussi quand une patrouille de police le repère dans les parages, il est aussitôt embarqué. Il sent l’alcool, l’essence et a de la suie sur les mains.
Ce ne peut être que lui, même si celui-ci conteste toute implication. Les policiers sont d’autant plus persuadés qu’ils tiennent leur lascar car, un mois plus tôt, il a été mis en cause pour des faits similaires, même si la procédure a été classée sans suite, faute de preuves à son encontre. Cette fois-ci, il n’y échappera pas, croient-ils.
Placé sous contrôle judiciaire après ces derniers faits, Younes devait répondre de ses actes devant le tribunal judiciaire de Montpellier, ce vendredi 5 décembre, pour dégradation ou détérioration du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes, et en récidive.
« J’étais au mauvais endroit au mauvais moment »
« C’est moi qui ai appelé les pompiers quand je suis passé devant le chantier et que j’ai vu le feu. Si je suis entré sur le site, c’est pour éloigner des barrières qui auraient pu propager l’incendie », explique le prévenu.
« Ce qui est étonnant, c’est que c’est encore vous qui prévenez la police en septembre dernier pour un incendie sur un chantier. Vous pouvez nous expliquer ? », l’interroge la présidente du tribunal, Alix Fredon. La réponse ne se fait pas attendre : « J’étais au mauvais endroit au mauvais moment puisque, chaque fois, j’ai été arrêté après », se désole-t-il.
L’analyse psychiatrique ne fait état d’aucune tendance à la pyromanie ni à la manipulation. Et ses trois condamnations, toutes en 2023, n’ont rien à voir par ailleurs avec des faits liés à des incendies. Faute d’éléments pour entrer en voie de condamnation, « même si la foudre tombe deux fois au même endroit », peste la procureure, Estelle Bois, elle requiert la relaxe. Mais prévient : « Si vous revenez devant nous pour des mêmes faits la prochaine fois, ça va mal se passer. »
L’avocate de Younes, Me Bentivegna, est aux anges. Inutile d’insister sur le fait qu’il n’y a aucun élément dans le dossier, mais le souligne quand même. Avant de faire remarquer que si son client est témoin d’un incendie une prochaine fois, « je ne suis pas sûre qu’il appellera les pompiers ». On s’en doute. Le tribunal a suivi les réquisitions du ministère public.