Aujourd’hui, elle est conteuse d’histoires pour enfants, à Acigné (Ille-et-Vilaine). Mais c’est dans le pays de Brocéliande, où ses parents étaient artisans boulangers, qu’elle a grandi. À huit ans, Jocelyne Garic reçoit son premier livre de contes après une participation remarquée au concours de diction de son école.  Je pense qu’à cette époque, j’ai dû ressentir le plaisir de conter un récit en public et on m’a dit que ma bonne diction avait su capter l’attention du public , se souvient-elle.

Plus tard, Jocelyne Garic décide de s’orienter vers le métier d’éducatrice spécialisée. Mais elle comprend rapidement que s’engager dans cette voie deviendrait incompatible avec sa volonté d’élever ses enfants. Elle y renonce donc et intègre en 1990 l’association pour  la promotion du conte , se forme à ce nouveau métier et participe au festival Mythos, à Rennes.  Je voulais choisir des contes qui rejoignent mon univers émotionnel. Et qu’avec toute ma sensibilité, je me les approprie pour les raconter avec une certaine délectation.  Puis, tout s’enchaîne. Les sollicitations d’écoles maternelles ou primaires, d’assistantes maternelles affluent. Elle s’engage aussi sur des projets à l’année avec des médiathèques.

Les contes pour adultes

Survient soudainement le décès de sa mère. C’est à ce moment précis que Jocelyne Garic décide de revenir comédienne conteuse.  Elle adorait m’écouter lorsque je lui racontais des histoires et je sentais qu’elle était transportée dans un autre univers au son de ma voix, confie-t-elle. Pour moi, épouser le métier de conteuse est tout naturellement devenu une façon de lui rendre hommage tout en me souvenant d’elle, dès les premiers mots que je prononce. 

Depuis quelques années, celle que l’on surnomme désormais Tricontine se passionne aussi pour le public adulte. En particulier les malades d’alzheimer. En participant à des cafés mémoire, elle a pris conscience qu’une histoire racontée en public pouvait réveiller chez certains de nombreux souvenirs enfouis. « Un jour, un homme dans le public atteint par cette maladie s’est levé et a entonné un chant avec une voix de Ténor, illustre-t-elle. Son passé de chanteur venait de resurgir et l’envahissait d’émotions.  Preuve que le conte est loin d’être réservé aux enfants.