Par

Brian Le Goff

Publié le

12 déc. 2025 à 19h14

Les travaux de démolition du parking Vilaine avancent progressivement et une grande étape vient d’être franchie, vendredi 12 décembre. Après sa fermeture le 31 août dernier, la mise en place du chantier en septembre et début octobre, puis la déconstruction d’une première partie de la dalle avec des scies géantes, c’est à présent la pelle géante avec sa pince hydraulique pour grignoter le béton qui se met en marche.

« Un vrai défi technique »

Cette pelle géante, de 50 tonnes, se trouve sur des caissons flottants directement placés sur le fleuve Vilaine. « Il y a un vrai défi technique pour protéger la Vilaine et éviter que les gravats ne finissent dans l’eau », explique Jean-François Papin, conducteur d’opération à Rennes Métropole pour ce chantier « hors-norme », tel que le qualifie encore ce jour Nathalie Appéré, la maire, lors d’une visite avec la presse et quelques membres du jury citoyen, ayant pris la décision de la découverte de la Vilaine en 2021.

Guillaume Duval, directeur des travaux chez Charier.
Guillaume Duval, directeur des travaux chez Charier. (©Brian Le Goff / actu Rennes)

Guillaume Duval, directeur des travaux pour l’entreprise Charier, n’élude pas les difficultés qui ont dû être levées en amont du chantier : « On y travaille depuis juin. On a dû tout penser puisque le parking – qui n’est aucunement accroché aux quais de chaque côté – repose sur deux rangées de piliers plantés dans le fond de la Vilaine sur lesquels reposent des poutres longitudinales (parallèles aux quais) qui sont elles-mêmes surmontées de poutres transversales (perpendiculaires aux quais) qui soutiennent la dalle. »

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Des piliers en béton, surmontés de poutres longitudinales et transversales, soutiennent la dalle du parking Vilaine. Au centre, les caissons flottants sur lesquels repose la pelle géante. Devant elle, une barge récupère les gravats qui sont ensuite évacués avec des plus petites barges de chaque côté, derrière les piliers. (©Brian Le Goff / actu Rennes)

On a hâte de voir tout ce que l’on a mis sur papier se mettre en musique. On a réfléchi à quels engins, quels outils utiliser, etc.

Guillaume Duval
Directeur des travaux chez Charier

La pelle doit donc grignoter l’ensemble de la largeur du parking au fur et à mesure, sans quoi le tablier en béton mal grignoté pourrait s’effondrer.

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De plus, les piliers ont obligé les équipes de Charier à dessiner des plaques métalliques mobiles spécifiques qui les entourent et permettent de renverser les gravats dans les barges au centre et sur les côtés derrière les piliers.

Seules ces dernières barges de gravats sont ensuite acheminées vers le site de l’entreprise Charier, à quatre kilomètres par voie fluviale, dans la zone route de Lorient, où une autre pelle de 50 tonnes évacue les gravats sur terre.

Des équipes et du matériel venus de Paris

Au total, ce sont 6 000 à 7 000 tonnes de béton qui vont être retirées dans les cinq prochains mois. « Ça reste un chantier assez inédit », continue Guillaume Duval.

@acturennes

Vendredi 12 décembre, la pelle géante a commencé son travail de grignotage de la dalle de béton dans le cadre de la démolition du parking Vilaine à Rennes. Retrouvez notre reportage sur notre site actu Rennes

♬ son original – actuRennes

Le directeur des travaux explique que l’entreprise, basée à Nantes, a mobilisé certaines équipes et matériels, comme les caissons flottants, de son antenne de Paris pour la démolition du parking Vilaine à Rennes. « On sait faire de la déconstruction ici, mais pas trop sur l’eau. On avait toutefois les connaissances et les compétences en interne pour. »

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Une dizaine d’ouvriers travailleront du lundi au vendredi midi sur le chantier de la démolition du parking Vilaine. (©Brian Le Goff / actu Rennes)

Concernant les piliers, « on va tester l’arrachement », indique Guillaume Duval. Si ça ne marche pas, « il faudra scier au fond de l’eau avec des plongeurs ».

Ce couple de retraités répond aux opposants

Derrière les grilles de protection du chantier, les badauds sont nombreux à regarder les premiers mouvements de la pelle géante. À l’image d’Alain et Annick. Ce couple de retraités, installé dans le quartier de La Poterie avait rendez-vous dans le centre-ville en cette fin de matinée. Ils en ont profité pour faire un petit détour afin d’observer l’avancée des travaux auxquels ils sont favorables.

On parle de l’accessibilité, mais il y a des bus et le métro. Qui plus est, je suis reconnue handicapée, je profite de la gratuité des transports en commun et mon accompagnant aussi. On a donc aucune raison de ne pas les prendre. Puis les commerçants qui crient qu’il n’y a plus de place de parking. Il faut se souvenir qu’il y a déjà eu de nombreuses places de stationnement supprimées avec le passage du centre historique en secteur piétonnier il y a des années. ET je ne suis pas certaine qu’il soit aujourd’hui favorable à un retour en arrière.

Annick
Retraitée favorable à la démolition du parking

Un jury citoyen fier
Magali,
Magali, Julien et Geneviève : trois des trente personnes qui ont composé le jury citoyen en 2021. (©Brian Le Goff / actu Rennes)

Magali, Julien, Geneviève, Romain et Idrissa, membres du jury citoyen, ressentent en ce jour un peu spécial pour eux – ayant orienté la décision de la municipalité – de la fierté. « Dans tous les cas, des travaux étaient nécessaires. Nous avons tout dessiné à l’époque où nous formions le jury citoyen. On voulait même une passerelle sur trois niveaux, des gradins le long des quais, des lumières bioluminescentes et un tunnel végétalisé sur la place de la République, mais tout n’a pas été retenu par la Ville. »

Après la démolition de la dalle jusqu’en avril 2026, plusieurs étapes de réaménagement de tout le secteur de République entre la place de Bretagne et le pont Pasteur continueront jusqu’au deuxième semestre 2028.

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