« Mais qu’est-ce qui lui est passé par la tête ? » « Je ne sais pas… Il était bourré. » À la sortie du lycée Saint-Vincent de la Providence, ce lundi après-midi, l’agression d’il y a trois jours est encore sur toutes les lèvres. Vendredi 25 avril en fin d’après-midi, un élève de seconde a souhaité participer au cours d’EPS d’une autre classe. « Il voulait se joindre à nous, ses amis, qui avions bien cours avec ce professeur, explique Martin*, un jeune homme de 16 ans. On avait picolé avec lui auparavant et il voulait rester avec nous pour jouer au basket. Mais le prof n’a pas voulu. Il lui a demandé de quitter le gymnase et là… Il a pété un plomb. Pour moi, il n’a jamais été violent auparavant. Il a des problèmes familiaux en ce moment mais ça n’explique pas son geste. » Selon nos informations, l’élève de 16 ans aurait agressé le professeur par surprise. Ce dernier se serait blessé dans sa chute. Résultat : 7 points de suture et 7 jours d’interruption de travail.
Dans la communauté éducative, le choc est grand. Dans le très chic quartier Thabor en plein centre-ville, ce lycée privé jouit d’une excellente réputation. « On ne pensait pas possible que ça arrive ici, soufflent des professeurs à la sortie de l’établissement. Certes, nous avons quelques élèves problématiques sortis du public car les parents cherchent des solutions… Mais on pensait impossible qu’une agression physique puisse avoir lieu dans l’enceinte de l’établissement. »
Violences en hausse
« Il y a de plus en plus de violences exercées contre les enseignants », se désole Eric Moisan, représentant Bretagne pour le Synep, syndicat National de l‘Enseignement Privé de la CFE-CGC. « Depuis cinq ans, c’est terrible. L’autorité est mise à mal. À tel point que notre syndicat a mis en place une protection juridique. En adhérant, les enseignants peuvent obtenir une aide juridique. »
Même son de cloche pour Delphine Ruaux, représentante départementale FEP-CGT : « Nous demandons que les établissements privés comptent des infirmières et des psychologues. Les jeunes vont de plus en plus mal. Et les classes sont de plus en plus chargées. Ce qui empêche de connaître bien les élèves et de prévenir le mal-être. Il faut revenir à des classes moins chargées. La pédopsychiatrie est sous dotée. Il y a une trentaine de lits pour des adolescents à Rennes. »
Exclusion possible
Selon nos informations, l’élève mis en cause risque l’exclusion de l’établissement. Contacté, le procureur de la république n’a pas répondu à nos sollicitations concernant les suites judiciaires données.