Café et santé : pourquoi 60 Millions de consommateurs alerte
sur des résidus et insectes

Des pesticides et des… insectes dans la tasse ? Le café,
seconde boisson la plus consommée au monde après l’eau, rythme les
journées en France. Selon l’ObSoCo, plus d’un Français sur deux ne
passe pas une journée sans en boire. Ce rituel pose une autre
question, moins glamour : que contiennent vraiment certains paquets
et capsules vendus en magasin ?

Les analyses d’une enquête de 60 Millions de
consommateurs
pointent des résidus issus de la
torréfaction : HAP, acrylamide,
furanes. Le mot « pesticides » circule, mais l’enjeu
touche surtout ces composés créés à haute température.
L’acrylamide se forme naturellement lors des
cuissons intenses, comme la torréfaction du café. Des corps
étrangers ont aussi été repérés, comme des fragments d’insectes.
Quatre marques ressortent nettement.

Les 4 marques de café à éviter selon 60 Millions de
consommateurs

Les capsules Planteur des Tropiques
(Intermarché) affichent des niveaux élevés d’HAP
suspectés cancérogènes. Les dosettes décaféinées
L »Or figurent parmi les plus concentrées en HAP
selon les mesures publiées. Carte Noire, rachetée
par Lavazza en 2016, fait partie des références les plus
contaminées, avec des échantillons au‑delà d’un seuil de sécurité
évoqué. Enfin, le café en grains Naturela cumule
HAP et acrylamide dans des proportions jugées
préoccupantes.

Côté acrylamide, les dosettes Lavazza frôlent la limite de 400
µg/kg admise pour le café torréfié. Les capsules concentrent aussi
environ quatre fois plus de furanes que le café
moulu classique, des éléments décrits comme cancérogènes.
L’acrylamide est considérée par l’OMS comme
présentant un risque pour la santé humaine. Elle figure également
sur la liste de l’EPA des substances extrêmement dangereuses. Ces
constats appellent de la vigilance chez les consommateurs
réguliers.

Des insectes dans certains cafés : Bellarom et Alter Eco en
cause

Le café moulu Bellarom vendu chez Lidl a révélé des fragments
d’insectes en quantité notable. Le phénomène ne traduit pas un
danger immédiat, mais des failles possibles dans la chaîne de
production. Ces découvertes ternissent l’image de cette référence
appréciée pour son prix. Et elles interrogent sur les contrôles
effectués du silo au paquet.

Même constat pour les grains de café Alter Eco, où des traces
similaires ont été détectées. L’ingestion involontaire d’insectes
est courante, entre 500 g et 1 kg par personne et par an. Cette
consommation est jugée inoffensive à ces doses. Voir le café s’y
ajouter peut surprendre, et renvoie aux conditions de fabrication
et de stockage.

Capsules, grains ou moulu : comment
choisir un café moins nocif ?

Sans paniquer, on peut réduire l’exposition. Privilégier le café
en grains ou moulu filtré limite l’apport en furanes par rapport
aux capsules. Varier les marques et éviter une consommation
intensive des références pointées reste une approche prudente. Le
décaféiné n’est pas automatiquement plus sain sur les HAP,
l’exemple des capsules L’Or le montre, malgré l’absence de
caféine.

Les analyses rappellent aussi l’existence d’un seuil de 400
µg/kg pour l’acrylamide dans le café torréfié. La
plupart des produits testés s’y situent en deçà, les dosettes
Lavazza s’en approchant. Pour les HAP, il n’existe pas de
réglementation spécifique dans le café, contrairement aux huiles
alimentaires. Un repère utile pour s’orienter : les références
signalées par 60 Millions de consommateurs.