Richard Knighton s’exprimera lundi 15 décembre devant la Royal United Services Institute, prestigieux think tank spécialisé dans les questions de défense. Il entend que «toute (la) Nation se mobilise».

Quelques semaines après les propos du chef d’état-major français sur la menace russe, c’est au tour de son homologue d’outre-Manche de tirer la sonnette d’alarme. Le chef d’état-major des armées du Royaume-Uni, Richard Knighton, va appeler lundi 15 décembre à la «résilience nationale» face aux «menaces croissantes», à commencer par celles de la Russie contre l’Otan, selon un communiqué du ministère de la Défense.

Richard Knighton, qui a succédé en septembre à Tony Radakin, s’exprimera devant la Royal United Services Institute, prestigieux think tank spécialisé dans les questions de défense. «La situation (actuelle, ndlr) est plus périlleuse que tout ce que j’ai pu vivre au cours de ma carrière, et y répondre nécessite bien plus que de simplement renforcer nos forces armées», va déclarer celui qui a été à la tête de la Royal Air Force, l’armée de l’air britannique. Selon lui, «une nouvelle ère pour la défense ne signifie pas seulement que notre armée et notre gouvernement se mobilisent (…) mais que toute notre nation se mobilise».


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Des universités aux services de santé publique (NHS) en passant par le réseau ferroviaire national : chaque secteur de la vie britannique aura son rôle à jouer, compte-t-il marteler, appelant à «construire une résilience nationale». Car, va-t-il assurer, la «guerre en Ukraine  montre la volonté de Poutine de viser les États voisins, y compris leurs populations civiles (…) ce qui constitue une menace pour l’ensemble de l’Otan, y compris le Royaume-Uni». En outre, il insistera sur la question de la formation. Un récent rapport de la Royal Academy of Engineering a mis en évidence un déficit de compétences en ingénierie.

«Nous nous dirigeons vers l’incertitude»

Pour accompagner ce nouvel élan dans la formation, le gouvernement débloquera une enveloppe de 50 millions de livres (plus de 56 millions d’euros) pour la création de nouveaux établissements d’excellence technique de la Défense. Plus globalement, «nous nous dirigeons vers l’incertitude, et cette incertitude devient plus profonde, à la fois parce que nos adversaires deviennent plus capables et imprévisibles, et parce que des changements technologiques sans précédent se manifestent», va-t-il déclarer.

Début décembre, le Royaume-Uni et la Norvège ont signé un nouvel accord de coopération dans la défense, prévoyant d’opérer ensemble une flotte de frégates pour «traquer les sous-marins russes». Selon Londres, l’activité des sous-marins russes dans les eaux territoriales britanniques a augmenté de 30% ces deux dernières années, avec la montée des tensions avec Moscou provoquée par la guerre en Ukraine.