Par
Marie Lamarque
Publié le
15 déc. 2025 à 6h04
Toulouse, terre d’accueil des scientifiques américains. En mars dernier, le pôle universitaire de la Ville rose alertait après l’annonce d’importantes coupes budgétaires par l’administration Trump. L’agence fédérale américaine, chargée de la recherche médicale, disait vouloir économiser plus de 4 milliards de dollars par an. « La science est en danger », prévenait-il. Des chercheurs et chercheuses se retrouvent menacés de ne pas pouvoir poursuivre leurs travaux. La capitale de l’Occitanie s’était alors positionnée pour les accueillir. Les premières arrivées se feront en janvier 2026. Qui sont les cinq chercheuses concernées ?
Cinq scientifiques attendues à Toulouse…
En mars, le pôle universitaire – qui regroupe 15 établissements d’enseignement supérieur de l’académie toulousaine – annonçait accueillir dix chercheurs états-uniens ou travaillant aux États-Unis.
De quoi leur donner les « moyens de poursuivre leurs recherches en toute sérénité dans les domaines menacés que sont les humanités, les sciences du climat, de la santé ou encore du spatial », détaillait le pôle universitaire toulousain.
…dont deux qui arriveront dès janvier 2026
Contactée par Actu Toulouse, la Communauté d’universités et établissements de Toulouse indique que cinq scientifiques seront accueillies dès 2026. Dès le mois de janvier, la Ville rose accueillera :
- Charlotte Cavaillé, rattachée à la Toulouse School of Economics (TSE), dont les recherches portent sur la dynamique des attitudes populaires à l’égard des politiques sociales de redistribution dans un contexte d’inégalités croissantes, de fortes tensions budgétaires et de niveaux élevés d’immigration ;
- Cecily Sunday, en provenance du NASA Postdoctoral Program (Université du Maryland), qui rejoindra Toulouse pour deux ans. Ingénieure mécanicienne et docteure en astrophysique, elle est spécialiste des interactions engins-surfaces planétaires et a contribué aux missions NASA InSight, Perseverance et JAXA MMX. Elle a choisi de poursuivre ses recherches à l’ISAE-SUPAERO pour développer des simulations au service des futures missions d’exploration planétaire.
Trois autres chercheuses viendront cet été
Trois autres chercheuses arriveront cet été et resteront également à Toulouse pendant deux ans :
- Ankita Jha, en provenance du National Institutes of Health (Bethesda), cette chercheuse en biologie cellulaire est spécialiste de la dynamique des membranes plasmiques et de la morphologie cellulaire. Elle étudie leur rôle dans la signalisation intracellulaire et la résistance aux traitements anticancéreux. Elle a choisi de poursuivre son projet Bleb Morphology in Signaling and Cancer Progression au Centre de Biologie Intégrative de Toulouse, en s’appuyant sur les plateformes d’imagerie et l’expertise locale en biophysique ;
- Alexandra E. Hui, en provenance de la Mississippi State University, cette historienne des sciences, du son et de l’environnement étudie l’expérience sensorielle et auditive dans les processus de restauration écologique, en comparant les fleuves Los Angeles et Havel. Elle développera à Toulouse, au sein de l’Institut Pluridisciplinaire pour les Etudes sur les Amériques à Toulouse (IPEAT), son projet sur la Garonne ;
- Caroline Sequin, en provenance de Lafayette College (Pennsylvanie), cette historienne, spécialiste de l’histoire sociale et politique de la France et de l’Empire, étudie les liens entre race, genre, sexualité et empire. Elle rejoindra le laboratoire FRAMESPA pour développer deux projets sur les mariages mixtes dans l’Empire français et sur les « war brides » françaises après 1945, renforçant les échanges franco-américains autour des questions de genre et de race.
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La Région investit deux millions d’euros
Ce dispositif d’accueil est rendu possible grâce au programme TIRIS (Toulouse Initiative for Research’s Impact on Society), cofinancé majoritairement par l’État et la Région Occitanie. Cette dernière avait mobilisé une aide de deux millions d’euros pour financer les salaires, l’installation et les équipements nécessaires à ces chercheurs exilés de la science.
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