À quoi ressemblera le nouveau Kraka ? D’abord, il sera un peu plus grand, plus haut. Avec une nouvelle aile de quelque huit mètres de large, sur la façade nord, en face de l’école, et une surélévation de trois mètres, pour passer à R + 2. « On déconstruit le bâtiment, on l’augmente, on ne le démolit pas », prévient Xavier Bagiau. C’est plutôt « une mise à jour globale, pour l’accueil du public, des artistes, la technique, avec un gros volet environnemental », dit Anna Hesse, toujours pour Compagnie Architecture.
Vue sur la scène en chantier depuis les gradins, jeudi 11 décembre.
S. L.
Coursives, club et atelier
Le tour du chantier traverse la grande scène, encore encombrée d’engins. Un peu plus large (20 m), pas trop profonde, « pour un rapport au public très frontal, assez fort ». Le plus, qui permet d’augmenter la capacité d’accueil à 1 445 places (contre 1 200 précédemment), c’est l’ajout de coursives, ces balcons latéraux – avec accessibilité PMR. L’occasion aussi de voir les artistes au plus près, comme à l’opéra. Scène et salle seront « fractionnables », selon la jauge voulue.
Côté nouveaux espaces, on a présenté la salle « formule club » de 250 places au 1ᵉʳ étage. L’idée, c’est d’étoffer la programmation (l’objectif est de 80 dates par an, contre 60 auparavant), entre découvertes et groupes confirmés, et aussi d’accueillir des résidences artistiques. Dessous, on trouvera « l’Atelier », petite salle polyvalente dédiée à la médiation culturelle, au jeune public et aux nouveaux médias.
Après l’accueil, il faudra compter sur un double hall, au rez-de-chaussée et au premier. « Ça permet deux bars, deux fois plus de recettes. » Ou pourquoi pas d’accueillir des événements, des séminaires ? Entre billets et bière, le lieu s’autofinançait à 60 %.
Simulation numérique de la future grande scène, avec des coursives accueillant le public sur les côtés.
Compagnie Architecture
Toujours dans l’extension, deux niveaux de loges, pour l’accueil et le confort des artistes « Ça compte beaucoup dans la réputation des Smac. » Le second niveau accueillera aussi catering, cuisine, local technique (aération, chauffage). Et surtout, l’équipe de Transrock (une douzaine de permanents) qui devrait trouver des bureaux plus lumineux et profiter d’un balcon extérieur, avec vue sur la ville. On annonce aussi une terrasse.
« On veut aussi lancer un nouveau signal dans le quartier, la métropole. D’où cette couleur rouge qui fera, avec le bois, sa nouvelle identité »
Bois, béton et rouge
Dans le Kraka, on continuera à trouver du béton brut, au sol et aux murs. À l’extérieur, il sera habillé d’une ossature bois, « avec isolation biosourcée, en laine de verre ». En plus de la charpente et du bardage, un bon coup de peinture est prévu. « On travaille pour que l’âme du Krakatoa reste, mais on veut aussi lancer un nouveau signal dans le quartier, la métropole. D’où cette couleur rouge chère au lieu, qui fera avec le bois sa nouvelle identité visuelle », dit Xavier Bagiau.
Côté écoresponsabilité, est annoncé un « bâtiment passif », avec chaudière biomasse, panneaux photovoltaïques sur le toit, système de récupération des eaux de pluie, une meilleure isolation phonique et thermique. Il s’agit aussi de faire du neuf avec du vieux, avec beaucoup de réemploi : le faux plafond sera réutilisé, les anciens balcons habilleront les nouveaux bars, « tous les chemins de câble sont conservés ». Autour, « on végétalise au maximum ». Une dizaine d’arbres seront plantés et derrière, on prévoit un jardin qui pourra accueillir le public et des food trucks.
Au deuxième étage du Krakatoa, sur le balcon en façade : Didier Estèbe, Anne Hess et Xavier Bagiau (Compagnie Architecture).
S. L.
Le chantier serait dans les temps, le budget dans les clous, environ 8 millions d’euros. La livraison du bâtiment est annoncée pour le 30 mai. L’équipe n’aura pas trop de l’été pour s’installer et l’équiper, avant l’inauguration et le premier concert, en septembre.
Le Krakatoa continue sa programmation hors les murs et propose des visites du chantier.