Après la validation de l’ouverture d’une enquête publique par l’Agglo de Sète, la Métropole de Montpellier a voté le fait d’envoyer à l’incinérateur de l’Île singulière quelque 40 000 tonnes de déchets par an.

L’enquête publique, validée par l’Agglo de Sète en septembre dernier, est encore en cours. Mais l’affaire est bien lancée puisque, dans sa session de début décembre, la Métropole de Montpellier a adopté la convention de coopération sur les déchets avec l’institution supra communale du bassin de Thau. Quel en est le sujet ? La structure montpelliéraine va utiliser, dès mars 2026, l’incinérateur sétois pour éliminer 40 000 tonnes de ses déchets par an. En contrepartie, celle du bassin de Thau recevra 1,3 M€ et enverra 4 000 tonnes de biodéchets à l’usine Amétyst du Clapas.

Un seul incinérateur entre Béziers et Montpellier

« C’est l’un des plus beaux projets que j’ai pu piloter dans mes mandats, confie Laurence Magne, l’ancienne déléguée aux déchets de l’Agglo. On y travaille depuis plusieurs années avec les Montpelliérains. C’est rare de voir un partenariat très positif pour les deux collectivités. » Avec à la base, un constat simple : entre Béziers et Montpellier, il n’y a qu’un seul incinérateur, c’est celui de Sète. « Et à celui de Lunel, il y a eu un choix politique de réduire les quantités de 120 000 à 90 000 tonnes », précise-t-elle.

Un choix stratégique pour quatre ans

Envoyant historiquement ses déchets ailleurs, la Métropole montpelliéraine a donc été sensible au fait qu’entre l’ancien incinérateur et le nouveau, l’Agglo de Sète avait la capacité d’absorber une partie de ses flux. Après validation des services de l’Etat, « ils ont fait ce choix stratégique pour les quatre ans à venir, explique l’élue. Ils n’auront pas l’usine trop loin, cela leur fera des économies, et si on arrive à pousser la logique jusqu’au bout, ce serait super. Que les camions venant décharger ici repartent avec nos biodéchets que l’on n’arrive pas à écouler en grande quantité. » La Métropole de Montpellier a estimé, en effet, que cette opération lui permettra d’économiser 4 M€ par an. Pour information, ses camions envoyant les déchets à l’enfouissement parcourent 800 000 km par an.

Améliorer la collecte des biodéchets ?

Pour améliorer la collecte des biodéchets autour du bassin de Thau car les dispositifs compost ne seraient pas des plus efficients, Laurence Magne, qui va quitter toute responsabilité après le prochain scrutin municipal, imagine que les « foyers soient dotés de sacs spécifiques orange à mettre dans les bacs gris, sacs qui seraient ensuite dirigés dans la bonne direction grâce à un lecteur optique au moment du déchargement. Cela se fait ailleurs et cela marche très bien », estime-t-elle. À suivre.

Plus d’entrées et donc plus de valorisation

Reste que ce partenariat entre les deux collectivités aura aussi une grande incidence sur le fonctionnement des deux incinérateurs. Avec ce surplus d’activité, les deux sites vont être amenés à produire plus de vapeur – ce qui intéresse en premier lieu Saipol – et plus d’électricité pour la distribution locale. « C’est grâce à tous ces dispositifs que la taxe sur les ordures ménagères (la fameuse TEOM, NDLR) n’a pas bougé ces dernières années, glisse Laurence Magne. Ces taxes explosent ailleurs depuis cinq ans. Notre système de valorisation permet de récupérer des fonds pour régler les charges fixes d’exploitation. Et les apports de Montpellier seront encore vertueux en ce sens. » Bref pour résumer, c’est poubelle la vie pour l’Agglo de Sète.