Dans son bastion historique à 2400 m d’altitude, le groupe familial occupe désormais plus de 5500 m² et multiplie les concepts et services, dont un nouveau «self» à la cuisine inspirée et aux tarifs qui se veulent plus accessibles. Autre nouveauté, des ateliers pour enfants.

Ce week-end, il y avait deux événements à Val d’Isère. Le premier, c’est bien sûr le Critérium des premières neiges, une compétition internationale de ski alpin organisée chaque année depuis 1955, qui souffle ses 70 bougies cet hiver. L’autre n’a rien à voir avec le sport, quoi que des happy few de la discipline s’y pressaient samedi soir : quelques centaines de mètres plus haut, la Folie Douce, le groupe de «fooding clubbing» imaginé dans cette chic station de Savoie à partir du premier établissement ouvert en 1969, étrenne «La Petite Cuisine – Gare Centrale», son nouveau concept de restauration festive en altitude. «C’est un self, sauf que c’est un self que l’on n’a jamais vu ailleurs», décrit avec enthousiasme Luc Reversade (74 ans), le fondateur de ce groupe familial, pionnier de la fête sur les cimes.

À l’arrivée de la télécabine de la Daille, La Folie Douce occupe désormais les 5500 m² du promontoire en contrebas, à 2400 m. Plusieurs années de travaux et près de 12 millions d’euros d’investissement ont offert une nouvelle vie à la gare d’arrivée de l’ancienne remontée mécanique, longtemps restée friche. Et d’opérer la jonction avec le bâtiment historique de l’établissement qui, au gré des évolutions, s’est offert deux terrasses et a additionné les concepts de restauration et de services pour disposer aujourd’hui d’une force de frappe XXL : une capacité de plusieurs centaines de couverts simultanés, dont 300 pour le nouvel «self». Il occupe 600 m² sur deux étages, ajourés par la baie vitrée de 450 m² où le Mont Blanc crève l’écran.


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Déjeuner à 25 €

Dans cet ensemble à l’élégance sage où danseurs, chorégraphes ou DJ répètent leurs gammes, Luc Reversade, sa femme Corinne et leur fil Artur (32 ans), désormais co-directeur comme son plus jeune frère César, veillent aux derniers travaux et accueillaient ce week-end les multiples curieux et professionnels venus découvrir la dernière «folie» de la famille. «Ils donnent le la dans le secteur, ils inspirent beaucoup de monde», souffle l’un de ces visiteurs. « Val d’Isère est notre laboratoire, nous y testons concepts ou idées pour faire rayonner notre montagne française, que l’on peut ensuite dupliquer ailleurs», rappelle Artur Reversade. C’est ici, en 2007, que les premières sonos ont déchaîné les décibels en terrasse, fixant les nouveaux canons de la fête en altitude.

À Val d’Isère, l’un des deux établissements que la famille détient en propre avec les Arcs (les 6 autres, tous situés dans de grandes stations d’altitude alpines en France, sont des franchises), le groupe au chiffre d’affaires cumulé de 75 millions d’euros entend donc rendre ses lettres de noblesse au self, un concept chassé des stations huppées par la «montée en gamme» permanente. «On n’en trouve plus dans certaines stations, regrette Luc Reversade. Nous voulons reconquérir des clientèles plus jeunes, des familles, avec une offre de grande qualité et accessible, qu’il s’agisse de viande, de poissonnerie, de produits maraîchers et de desserts, pour un ticket qui peut s’établir à 25 euros».

Ateliers pour enfants

Des huîtres au poulet en passant par des salades ou des assiettes de fritto misto sur lesquelles le grand patron parie volontiers, l’offre est large et visuellement aguichante. Les chefs cuisinent en direct sur un piano impressionnant de 30 mètres de long et les plantureux desserts arrivent en permanence. «Notre métier c’est de faire cohabiter toutes les clientèles et de leur offrir le plus de services possibles», énonce son fils. En termes de restauration, Val d’Isère concentre déjà l’ensemble des savoir-faire du groupe : La Fruitière (resto de montagne plus gastronomique), Cucucinà (cuisine italienne), la cave à fromages…

Ils s’appuient désormais sur une immense cuisine commune rénovée. Et à la Daille, La Folie Douce a comme souvent vu plus grand que le simple contenu de l’assiette. Des activités – ateliers payants pour enfants, autre grande nouveauté de l’hiver, peuvent occuper les 6-14 ans pendant que les parents profitent de leur moment. Au menu, trois thématiques (fabriquer sa tenue de spectacle, créer sa propre musique et cuisiner des desserts avec une dominante de chocolat) et des horaires pensés pour occuper les marmots pendant que les parents profitent des lieux ou des spectacles.

À fleur de piste, un espace bientôt achevé accueillera bientôt le point de départ de cours de ski, grâce à un partenariat avec l’ESF. « Avec le réchauffement climatique, il faut bien s’implanter plus haut, on peut imaginer encore beaucoup de choses pour l’avenir de la montagne», sourit Luc Reversade.