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Rédaction Paris
Publié le
15 déc. 2025 à 8h57
Les milliers de visiteurs qui se pressent chaque jour pour venir admirer les œuvres du Louvre vont-ils trouver porte close ce lundi 15 décembre 2025 ? En raison d’une grève de son personnel, le musée pourrait être contraint de fermer ses portes. Une nouvelle épreuve, moins de deux mois après le cambriolage du 19 octobre et la mise à nu de ses dysfonctionnements.
Pas d’ouverture à l’heure habituelle
À 9 heures, les salariés doivent se réunir en assemblée générale pour se prononcer sur l’appel lancé par les syndicats à une « grève reconductible » contre des « conditions de travail toujours plus dégradées » et la détérioration de l’accueil du public dans le musée, l’un des plus visités au monde.
« Visiter le Louvre est devenu un véritable parcours du combattant », écrivent les syndicats CGT, CFDT et SUD dans leur préavis de grève envoyé le 8 décembre à la ministre de la Culture Rachida Dati. En fonction de l’ampleur du vote, qui devrait être connue vers 10 heures, le Louvre pourrait, faute d’agents suffisants, fermer certains de ses espaces voire l’ensemble du bâtiment.
Seule certitude : le musée n’ouvrira pas comme prévu à 9 heures en raison de l’assemblée générale. « On se prépare lundi à une mobilisation puissante. On aura beaucoup plus de grévistes que d’habitude », prédit Christian Galani de la CGT, syndicat majoritaire au Louvre, qui dénonce, comme les autres organisations professionnelles, des problèmes de sous-effectifs.
Des négociations en cours
Pour tenter d’éviter une fermeture du musée à l’approche des vacances de Noël, des réunions ont eu lieu la semaine dernière au ministère de la Culture avec les syndicats, dont une avec Rachida Dati en personne. Face aux syndicats, la ministre s’est engagée à revenir sur la baisse de 5,7 millions d’euros de dotation publique au Louvre prévue dans le projet de loi de finances 2026, a-t-on appris de sources concordantes. En 2024, le musée a perçu 98,2 millions d’euros de subventions de l’État.
Il n’y a eu « aucune autre avancée significative », selon la CGT mais la CFDT assure que les discussions se sont déroulées de « façon intelligente et apaisée ». « Pas d’annonce tonitruante, pas de colère, chacun comprend les deux parties », a assuré sa déléguée Valérie Baud, interrogée la semaine dernière par l’AFP.
Réorganisation et tandem
En parallèle de ce conflit social, le musée doit faire face à une réorganisation à marche forcée et continuer de répondre aux interrogations sur les failles qui ont permis à un commando de s’emparer de huit joyaux de la Couronne, toujours introuvables.
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Fragilisée, la présidente du Louvre Laurence des Cars devra, l’espace de quelques mois, travailler en tandem avec Philippe Jost, le haut fonctionnaire chargé du chantier de reconstruction de Notre-Dame, à qui Rachida Dati a confié vendredi la mission de « réorganiser en profondeur le musée ». « Des mesures indispensables sont à prendre, bien au-delà de la sûreté et de la sécurité », a déclaré la ministre, sans donner plus de détails.
« Toute réflexion sur l’avenir du Louvre ne saurait se limiter à une approche technico-organisationnelle », a réagi la CFDT, demandant de connaître le « périmètre exact » de cette mission. Les premières recommandations de Philippe Jost sont attendues « fin février 2026 ».
Avec AFP.
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