© Shutterstock – En douze ans, la région Île-de-France enregistre une baisse marquée de ses émissions de gaz à effet de serre et de particules fines, selon Airparif.
Entre 2010 et 2022, l’Île-de-France réduit de 35% ses émissions de gaz à effet de serre (GES) et de 43% celles de particules fines PM2.5, particulièrement nocives pour la santé, annonce Airparif. L’association de surveillance de la qualité de l’air y voit le signe d’une transformation progressive mais encore incomplète du modèle énergétique francilien.
“Ces résultats témoignent de l’efficacité des politiques publiques engagées” aux échelles locale, nationale et européenne, souligne Airparif dans un communiqué, tout en estimant que “ces efforts doivent être amplifiés” pour inscrire durablement ces bénéfices dans le temps.
Une baisse portée par le logement et les transports
Dans le détail, les émissions directes et indirectes de GES diminuent de 35% entre 2010 et 2022, et même de 39% par rapport à 2005. Cette évolution s’explique par des reculs particulièrement marqués dans plusieurs secteurs clés.
Le secteur résidentiel affiche une baisse de 44%, tandis que le tertiaire recule de 38%. Le transport routier, longtemps pointé comme principal émetteur, enregistre de son côté une diminution de 22%, malgré une mobilité toujours très dense en région parisienne.
Airparif souligne que ces résultats s’inscrivent dans un contexte de transition énergétique, avec une consommation d’énergies fossiles en recul de 32% sur douze ans, même si celles-ci demeurent majoritaires dans le mix énergétique régional.
Particules fines : un recul sanitaire majeur
Sur le front de la pollution atmosphérique, les émissions de particules fines PM2.5 chutent de 43% entre 2010 et 2022, et de 46% depuis 2005. Une évolution jugée déterminante pour la santé publique, l’exposition à ces particules étant associée à une augmentation des risques cardiovasculaires, respiratoires et à des impacts sur la santé périnatale.
Le transport routier enregistre la baisse la plus spectaculaire, avec un recul de 64% des émissions de PM2.5, “grâce aux progrès technologiques et à la réduction du trafic”, précise Airparif. Le secteur résidentiel suit avec une diminution de 45%, portée par la rénovation énergétique des bâtiments et l’amélioration des systèmes de chauffage.
Des secteurs encore très émetteurs de gaz à effet de serre
Malgré ces avancées, Airparif rappelle que le transport routier et le résidentiel restent les principaux contributeurs à la pollution en Île-de-France. En 2022, le premier représente encore 33% des émissions de gaz à effet de serre, tandis que le second concentre 67% des émissions de particules fines PM2.5.
Les plateformes aéroportuaires franciliennes contribuent quant à elles à 14% des émissions de dioxyde de soufre et à 3% des émissions directes et indirectes de GES.
L’association note également une baisse très significative d’autres polluants sur la période, avec un recul de 84% des émissions de dioxyde de soufre, de 48% des oxydes d’azote, de 36% des composés organiques volatils non méthaniques et de 15% de l’ammoniac.
Dix ans après l’Accord de Paris, un appel à accélérer
Dix ans après l’adoption de l’Accord de Paris sur le climat, le 12 décembre 2015, Airparif estime que la dynamique engagée doit désormais changer d’échelle. L’enjeu est double: consolider les bénéfices sanitaires pour les Franciliens et contribuer davantage à l’atténuation du changement climatique.
“Il est indispensable de poursuivre et d’intensifier les actions”, insiste l’organisme, alors que la région doit encore relever des défis majeurs en matière de mobilité, de rénovation du bâti et de sortie progressive des énergies fossiles.