- Le Royaume-Uni fait face à une « vague sans précédent de super grippe », selon le service de santé publique britannique.
- En cause : une variante mutée de la souche A (H3N2), surnommée « sous-clade K ».
- Dans ce contexte, le gouvernement britannique a exhorté vendredi les médecins à renoncer à une grève prévue pendant cinq jours peu avant Noël.
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L’épidémie de grippe saisonnière
Selon les chiffres publiés jeudi 11 décembre par le service de santé publique britannique, les cas de grippe au Royaume-Uni atteignent un niveau record pour cette période de l’année. Le nombre de cas a ainsi bondi de 55% en une semaine, avec une moyenne de 2.660 patients hospitalisés chaque jour la semaine dernière. En cause : l’émergence d’une nouvelle souche de grippe A (H3N2), appelée « sous-clade K », qui circule activement, provoquant une hausse notable des cas. « Le variant se propage rapidement et pourrait contribuer à une saison grippale plus intense à l’échelle mondiale », avait alerté dès le 20 novembre le réseau mondial de lutte contre les virus, The Global Virus Network (GVN), dans un communiqué soulignant que les agences de santé publique du Royaume-Uni, entre autres, avaient signalé une forte augmentation hebdomadaire des cas liés à ce sous-clade.
« Avec une demande record pour les services d’urgence et les ambulances et une grève imminente des médecins résidents, cette vague sans précédent de super grippe place le NHS dans la pire situation possible pour cette période de l’année », s’est alarmée vendredi la directrice médicale nationale du NHS, Meghana Pandit.
« Le NHS et ses patients en danger », selon le Premier ministre
Dans ce contexte, le Premier ministre travailliste Keir Starmer et son ministre de la Santé Wes Streeting ont exhorté vendredi ces médecins « résidents », au statut proche de celui des internes en France, à renoncer à une grève prévue pendant cinq jours, du 17 au 22 décembre, soit juste avant Noël. Wes Streeting a souligné dans le journal The Times que le service de santé public, le NHS, se trouvait dans une « situation incroyablement précaire » et faisait face à « un défi inédit depuis la pandémie » de Covid-19.
Tout en réaffirmant son soutien au droit de grève, Keir Starmer a lui estimé qu’une grève de cinq jours serait « irresponsable » et mettrait « le NHS et ses patients en danger », dans un éditorial publié dans The Guardian. Reprenant lui aussi la comparaison avec la pandémie de Covid-19, il a estimé que « l’idée de faire grève dans ce contexte était franchement inimaginable ».
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Qu’est-ce que le « sous-clade K », à l’origine de l’épidémie de grippe ?
La situation du NHS, dans une profonde crise avec des délais d’attente extrêmement longs pour les rendez-vous, est un enjeu politique majeur pour le gouvernement travailliste, très impopulaire. Si la grève prévue à partir de mercredi se confirmait, il s’agirait de la quatorzième pour les médecins depuis mars 2023. Les médecins dits « résidents » sont en conflit avec le gouvernement sur les salaires et les formations.
Wes Streeting a accédé à la demande du syndicat des médecins que les praticiens formés au Royaume-Uni soient prioritaires pour obtenir des formations par rapport aux candidats étrangers. Le nombre de places pour ces formations sera également augmenté. Mais, a ajouté le ministre, le gouvernement « ne peut et ne veut pas bouger sur les salaires, surtout après une augmentation de 28,9% au cours des trois dernières années et la plus forte revalorisation de tout le secteur public ces deux dernières années ». La British Medical Association, qui représente les médecins résidents, réclame 26% supplémentaires, estimant cette revalorisation nécessaire pour restaurer le niveau des rémunérations après des années de hausses inférieures à l’inflation. Elle doit soumettre la nouvelle proposition du gouvernement à ses membres via un sondage en ligne qui se clôture ce lundi.
A. LG avec AFP
