Nés après 1980 : pourquoi le cancer de l’appendice grimpe chez
les 36-44 ans

Nés après 1980, vous n’êtes pas les seuls à vous interroger :
certaines courbes de cancers chez les jeunes adultes remontent.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé, environ 15 000 personnes
âgées de 20 à 40 ans ont été touchées par un cancer en 2022. « C’est
encore imperceptible pour le moment mais la progression constante
nous laisse présager un tsunami auquel il faut se préparer », alerte
le Pr Fabrice Barlesi, directeur général de l’Institut Gustave
Roussy, cité par Figaro Santé. Le sujet s’invite désormais dans la
vie de trentenaires et quadragénaires.

Dans ce contexte, un cancer méconnu se détache : le
cancer de l’appendice. Une étude américaine pointe
un bond chez les adultes de 36-44 ans, soit les
personnes nées après 1980. Les chercheurs parlent
d’une hausse rapide chez les jeunes générations. Le phénomène
inquiète, car il se répète sur d’autres cancers digestifs. Et les
signes à ne pas négliger surprennent.

Ce que révèle l’étude Vanderbilt sur le cancer de
l’appendice

Pour comprendre cette progression, l’équipe de l’Université
Vanderbilt (Nashville) a analysé un grand registre américain du
cancer : plus de 4 800 hommes et femmes de plus de
20 ans diagnostiqués entre 1975 et 2019, résultats publiés dans les
Annals of Internal Medicine. Les chercheurs ont classé les
cas par tranches d’âge, puis comparé les taux selon les
générations. Verdict sans appel : chez les personnes nées entre
1981 et 1989, le nombre de diagnostics a quadruplé
par rapport aux générations plus anciennes.

Pourquoi cette flambée ? Les causes restent mal établies. Des
pistes reviennent, sans être prouvées : alimentation
ultra-transformée
, pollution, déséquilibres du
microbiote intestinal. « Un patient sur 3 reçoit ce
diagnostic avant 50 ans. Combiné à la hausse rapide des cas chez
les jeunes générations, cela montre à quel point il est urgent que
chacun connaisse les signes et symptômes à surveiller », souligne
Andreana Holowatyj, autrice principale de l’étude, dans un
communiqué.

Cancer rare, risques réels : chiffres et repères pour les nés
après 1980

Peu connu, ce cancer de l’appendice reste rare
: seulement 1 à 2 cas pour 100 000 personnes par
an. Il peut toutefois être mortel si diagnostiqué tard. La moitié
des cas sont découverts à un stade avancé et la survie à 5
ans
varie de 10 % à 63 % selon le stade.
Autrement dit, le risque individuel demeure faible, mais l’enjeu
est la précocité du diagnostic. La hausse touche des adultes
actifs, souvent sans antécédents, ce qui complique la
vigilance.

Le déplacement de l’âge des cancers ne concerne pas seulement
l’appendice. Des tendances similaires sont observées pour le côlon,
le sein ou l’estomac chez les moins de 50 ans. En toile de fond,
les projections publiées en décembre 2024 dans Lancet
Oncology annoncent que, d’ici à 2050, le nombre de nouveaux
cas et de décès par cancer chez les moins de 40 ans pourrait encore
progresser de 12 %. Le signal est faible mais continu, ce qui
pousse à mieux reconnaître les symptômes.

Quels signes et examens pour le cancer
de l’appendice ?

Les symptômes peuvent mimer une appendicite ou passer inaperçus.
Consultez si des signes digestifs persistent plusieurs semaines
:

  • Douleurs abdominales, surtout en bas à droite ou diffuses, type
    appendicite.
  • Ventre gonflé, ballonnements ou sensation de masse
    abdominale.
  • Nausées, vomissements, troubles du transit, satiété très
    rapide.
  • Perte ou prise de poids inexpliquée, fatigue persistante.

Il arrive qu’un cancer de l’appendice soit
découvert par hasard, lors du retrait de l’appendice pour
appendicite ou d’un examen réalisé pour un autre motif. Si des
symptômes sont présents, le médecin peut prescrire une
tomodensitométrie (scanner) ou une IRM pour
évaluer l’extension. En cas de tumeur identifiée, la confirmation
se fait par biopsie, réalisée chirurgicalement ou à l’aide d’une
coloscopie. Connaître ces étapes aide à agir au bon moment, sans
retard inutile.