Par
Yann Rivallan
Publié le
15 déc. 2025 à 18h01
Un fonctionnaire de police de Rouen, gradé et ancien chef de la brigade des mineurs locale, est mis en examen depuis le 8 décembre 2025. Après des mois d’enquête, il est suspecté d’avoir agressé sexuellement deux adolescentes. Il est aussi poursuivi pour corruption de mineurs ou encore détention d’images pédopornographiques. Âgé de 51 ans, il est aujourd’hui en détention provisoire selon le parquet d’Évreux, confirmant une information de nos confrères d’Ici Normandie et France 3 Normandie.
Une adolescente dénonce des agressions sexuelles
Selon un communiqué de presse du parquet d’Évreux — auquel l’enquête a été confiée pour limiter tout risque de partialité du parquet rouennais — les faits remontent à juin 2024. À cette époque, une jeune fille de 17 ans, scolarisée au Havre, « dénonçait auprès de l’Éducation Nationale des faits d’agression sexuelle dont elle aurait été victime cinq ans plus tôt, à l’été 2019, quand elle avait 12 ans », rapporte le parquet.
D’après son témoignage, les faits auraient été commis par « un ami de ses parents, alors qu’elle était partie en vacances avec celui-ci, son épouse et leurs filles ». Il s’agissait du policier de Rouen, aujourd’hui mis en examen.
L’établissement scolaire du Havre a, dès lors, transmis ce signalement à l’autorité judiciaire. En plus du parquet d’Évreux, l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN) était également saisie.
Des images pédopornographiques retrouvées dans son téléphone
Lors d’une perquisition au domicile et sur le lieu de travail du policier, en janvier 2025, les enquêteurs découvrent « de nombreuses images à caractère pornographique ou érotique représentant des mineurs ou des personnes présentées comme telles dans son téléphone portable ».
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De plus, ils vont retrouver un disque dur « contenant un grand nombre de données à caractère pédopornographique issues manifestement d’une procédure judiciaire traitée par le service [la brigade des mineurs, NDLR] auquel appartenait le mis en cause ».
Une seconde adolescente sort du silence
En novembre 2025, une seconde jeune fille âgée de 13 ans « dénonce à son tour des faits d’agression sexuelle et de corruption de mineurs dont elle aurait été victime de la part du même fonctionnaire de police au cours des deux dernières années ».
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Dès lors, un mode opératoire semble se dessiner. Comme la première victime, cette adolescente originaire de Seine-Maritime était « amie avec l’une des filles du [policier] et, à ce titre, se rendait régulièrement au domicile de celui-ci », indique le parquet dans son communiqué.
Cette nouvelle procédure est tout de suite ajoutée à celle déjà en cours.
Le policier placé en détention provisoire
Et finalement, le 8 décembre 2025, le policier de 51 ans, alors adjoint au chef de la brigade des atteintes aux personnes, est interpellé et placé en garde à vue par les enquêteurs de l’IGPN.
Au cours de son audition, il « conteste les actes rapportés par la première plaignante », précise le communiqué. En revanche, il admet avoir « commis une partie de ceux dénoncés par la seconde jeune fille », et également la détention d’images pédopornographiques et la consultation de sites de cette nature, « en expliquant avoir d’abord été mû par la curiosité ».
À l’issue de sa garde à vue, le 8 décembre, il était déféré au tribunal judiciaire d’Évreux et une information judiciaire était ouverte à son encontre des chefs suivants : « Agressions sexuelles à l’encontre de mineures de moins de 15 ans, détention d’images de mineurs présentant un caractère pornographique et détournement de la finalité d’un traitement de données à caractère personnel. »
Il a ensuite été placé en détention provisoire et incarcéré à la maison d’arrêt d’Évreux.
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