Donald Trump a indiqué qu’il s’était entretenu récemment avec le président russe Vladimir Poutine, sans plus de précisions.

Concernant les très difficiles questions territoriales, sur lesquelles le désaccord avec Kiev persiste, le président américain n’a pas fait mystère de sa position: les Ukrainiens « ont déjà perdu le territoire, pour être honnête ».

Une proposition américaine initiale prévoyait que l’Ukraine cède à la Russie de larges pans de territoire à l’est, y compris des zones qui ne sont pas occupées à l’heure actuelle, une ligne rouge pour Kiev.

Trump assure qu’un accord sur l’Ukraine n’a « jamais » été aussi « proche »« Pas indéfiniment »

Pendant les discussions dimanche et lundi en Allemagne avec les négociateurs ukrainiens, Washington a proposé des « garanties de sécurité très fortes » pour l’Ukraine, semblables à celles de l’article 5 du traité de l’Otan, a dit un haut responsable américain, qui a requis l’anonymat.

Cet article, pierre angulaire de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord née pendant la Guerre froide, pose un principe d’assistance mutuelle dans le cas où l’un des membres de l’alliance de défense est attaqué. Dans les faits, il place les Etats concernés sous la protection militaire américaine, notamment nucléaire.

« Tout ce dont les Ukrainiens ont besoin selon nous pour se sentir en sécurité est inclus » dans le projet d’accord, a-t-il insisté pendant un entretien avec la presse, sans donner de détails concrets.

Un négociateur américain qui participait lui aussi à l’échange téléphonique avec des journalistes a averti que ces garanties de sécurité pour l’Ukraine « ne seraient pas sur la table indéfiniment ».

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Il a précisé que ces garanties de sécurité – « en platine », selon lui – pourraient demander un vote du Sénat américain et ajouté que « le président Trump était prêt à ça. Je crois que cela a particulièrement surpris les Ukrainiens et les Européens. »

Le haut responsable cité plus haut a jugé que la Russie « allait accepter » ces garanties de sécurité.

La question est éminemment sensible pour Moscou, qui a toujours catégoriquement rejeté une adhésion de l’Ukraine à l’Otan.

Huit heures de discussions

Il a indiqué que l’émissaire spécial Steve Witkoff ainsi que Jared Kushner, gendre de Donald Trump ayant endossé un rôle de médiateur non-officiel, avaient eu au total près de huit heures de discussions avec Volodymyr Zelensky.

Selon ces deux sources américaines, les négociations avec les Ukrainiens auraient aussi permis de rapprocher les positions sur la centrale nucléaire de Zaporijjia (sud), autour d’une proposition qui verrait la production d’électricité répartie à parts égales entre l’Ukraine et la Russie.

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Quant aux questions territoriales, les Américains ont proposé à Kiev ce que le haut responsable déjà cité a qualifié de « propositions stimulantes intellectuellement ».

« Il faut que (le président ukrainien) revienne vers nous (sur ce sujet). Nous aurons l’obligation à un moment ou un autre, une fois qu’il sera revenu vers nous, d’en parler aux Russes et à nos partenaires européens », a-t-il déclaré.

« Nous aurons des réunions ce weekend, certainement quelque part aux Etats-Unis, ce pourrait être à Miami, avec des groupes de travail, des militaires, pour regarder les cartes », a précisé le négociateur américain.

« Nous avons probablement réglé (…) 90% des contentieux entre Ukraine et Russie mais il y a des choses à régler », a-t-il reconnu.

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