Rames bondées, temps d’attente trop long, rallongement des trajets… Le réseau Transports Bordeaux Métropole (TBM) a reçu de nombreuses critiques de la part de ses usagers depuis l’inauguration des nouvelles lignes, le 6 décembre.

À l’arrêt de tramway des Quinconces, Émile, 71 ans, est un peu désorienté. «Je ne comprends pas dans quelle direction je dois aller, pouvez-vous m’aider ?», lance-t-il à un agent TBM. Finalement, il est invité à se diriger de l’autre côté du quai pour prendre son tramway dans la bonne direction, celle de la gare. Le septuagénaire est agacé. «Depuis 10 jours, on n’y comprend rien. J’ai l’impression qu’il faut maintenant un bac+5 pour comprendre quel tram prendre, et dans quel sens. Il y a les nouvelles lignes E et F, et aussi les anciennes lignes qui existent toujours… Quand un tram est supprimé, on ne sait jamais lequel arrive après, et surtout où il va», explique-t-il. Un petit souci d’orientation, ça arrive… mais le cas d’Émile est loin d’être un cas isolé à Bordeaux.

Depuis le 6 décembre, le réseau de tramway bordelais a été réorganisé avec la création des lignes E et F, sans construction de nouvelles voies. Ces lignes reposent sur une redistribution des parcours existants, notamment via de nouveaux aiguillages dans le centre-ville. L’objectif affiché est de proposer davantage de liaisons directes, en particulier entre la rive droite, le nord de la métropole, la gare Saint-Jean et l’aéroport. «On nous a vendu une simplification du réseau, mais c’est le bazar», s’insurge Émile. Depuis la porte de Bourgogne, Pierre, 24 ans et étudiant en droit, s’est lui trompé de chemin la semaine dernière, en empruntant la nouvelle ligne E, alors qu’il voulait rejoindre la gare Saint-Jean. «Je me suis retrouvé sur la rive droite, et j’ai raté mon train», raconte-t-il avec un rire teinté d’amertume.


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Sur les réseaux sociaux, les critiques n’ont pas tardé à fleurir. Certains usagers ont vu leurs trajets habituels modifiés, parfois avec davantage de correspondances qu’auparavant. «Avant, je mettais 25 minutes pour aller au travail… Maintenant, avec les nouvelles lignes, j’en ai pour 45 minutes à une heure de trajet. Le réseau est surexploité. Avec les nouvelles lignes, c’est l’explosion», écrit un internaute. La cohabitation de plusieurs lignes sur les mêmes tronçons a entraîné une saturation accrue sur les axes centraux, surtout aux heures de pointe. «Il y a bien plus d’arrêts prolongés aux stations qu’auparavant, et ce même sur des créneaux avec moins de fréquence comme le dimanche», regrette un autre usager.

«Un temps d’adaptation», pour Kéolis

Face aux nombreuses critiques, Kéolis, exploitant de TBM, n’a pas tardé à réagir, vendredi dernier. «Nous sommes désolés pour les situations compliquées qui ont pu affecter vos déplacements ces derniers jours.
En ce début de semaine, plusieurs incidents indépendants des modifications récentes ont eu lieu. Ils concernent notamment un patin de captage d’énergie situé sous les tramways. Les équipes techniques s’emploient à en identifier la cause. Vous avez aussi pu observer des dysfonctionnements d’affichage sur certains trams et en station. Ces problèmes sont identifiés et sont en cours de résolution», peut-on lire dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux. «L’utilisation des nouvelles infrastructures nécessite un temps d’adaptation tant pour les conducteurs que pour les équipes qui gèrent le trafic en temps réel. Malgré tous les tests faits ces derniers mois, la mise en exploitation réelle révèle des situations qui n’ont pu être identifiées au préalable», ajoute l’entreprise.

Une réunion exceptionnelle était organisée lundi à 18h avec les voyageurs, à la maison écocitoyenne, sur le quai Richelieu, pour évoquer la situation.

À la suite des nombreux messages d’usagers des transports en commun, TBM a décidé de réagir en publiant cette photo sur les réseaux sociaux.
Facebook TBM Bordeaux