l’essentiel
Formée à l’école Boulle, Valérie Michallet-Ferrier transforme le papier en œuvres chatoyantes grâce à un procédé de collage et de vernissage inspiré de Venise, entre rigueur technique et poésie contemporaine.

Valérie Michallet-Ferrier transforme des fragments de papier en œuvres d’art aux surfaces chatoyantes. Formée à l’école Boulle et forte d’une expérience en architecture d’intérieur et en scénographie, cette artiste collagiste a développé une méthode unique qui sublime le papier.

Tout commence par une phase de collecte minutieuse. Pages de magazines, extraits de livres anciens, affiches urbaines sont sélectionnés selon leur charge visuelle ou émotionnelle. Ces fragments sont ensuite archivés par teintes, formes et textures, constituant une véritable bibliothèque de matières premières.

La composition s’élabore par superposition de plaques de verre qui maintiennent chaque élément en place. Cette technique permet d’ajuster la création progressivement, de déplacer un élément, d’en ajouter d’autres. « Je laisse aussi cette part de liberté au hasard », confie l’artiste, évoquant ces « accidents heureux » qui enrichissent parfois le résultat final.

Le résultat photographié, le véritable travail de collage débute. Chaque morceau est encollé et positionné avec précision, puis l’ensemble doit sécher longuement.

L’inspiration vénitienne

C’est l’étape du vernissage qui distingue véritablement le travail de Valérie Michallet-Ferrier. Son approche, inspirée par un reportage sur les vaporetti vénitiens, reproduit le traitement appliqué aux coques de ces bateaux en bois.

Le protocole est exigeant : une première couche épaisse, suivie d’un ponçage méticuleux et d’un rinçage. Puis viennent entre douze et dix-huit couches de vernis ultrafines, appliquées patiemment. Une dernière couche de vernis marin vient sceller l’œuvre et préserver l’intensité des couleurs dans le temps.

Un univers poétique ancré dans le territoire

L’artiste explore des thématiques universelles — féminité, liberté, identité — tout en gardant un lien profond avec le paysage gersois. Ses compositions, où se mêlent douceur et tension, invitent à un regard introspectif sur le monde contemporain.

Les œuvres, présentées dans des cadres chinés ou réalisés sur mesure à Toulouse, sont exposées au 40, rue Nationale, du mercredi au samedi, de 10 h 00 à 15 h 30, jusqu’à la fin janvier.