La pensée n’est jamais davantage chez elle que lorsqu’elle est en exil. Il semblerait que l’éditeur, écrivain, musicologue et directeur artistique des Liztomanias de Châteauroux, Jean-Yves Clément, ait souhaité s’engager sur ce chemin de lisières et de crêtes en signant, chez Le Condottière, ce petit livre de 90 pages où les méditations métaphysiques, littéraires et parfois musicales alternent.
« Ce sont toujours les serviteurs les plus mal servis », ou encore : « Dans la tombe on n’emmène que son âme, plus ou moins colorée par l’amour. » De courtes phrases en petits paragraphes, empruntant à la forme nietzschéenne de la réflexion et de la poésie, l’auteur, qui a récemment quitté Paris pour se rapprocher des terres de George Sand, nous invite à regarder la vie et le monde en faisant un pas de côté. On picore dans les mots, les phrases et aphorismes, convaincus qu’ils donnent forme à la pensée et que, se ramifiant comme les rêveries végétales du plasticien Jean-Marc Brunet qui a signé la couverture, ils permettront d’éclaircir les entrelacs d’une époque qui semble briller par ses ombres.
« L’exil de la pensée », par Jean-Yves Clément, Édition Le Condottière, 90 pages, 10 €.