Karim Braire assure vouloir « assumer » ses torts, alors que son procès pour viols, tortures et violences s’est ouvert à Pau lundi. Mais ce surfeur de l’extrême autoproclamé, présenté comme « un mythomane » par sa fille, concède seulement « une soirée » de violences sur son ex-compagne. Pour le reste, Karim Braire réfute les graves accusations portées contre lui.

Son ex confie ainsi s’être « vue mourir » en juillet 2022, après avoir été séquestrée et battue pendant une semaine dans le sous-sol de leur maison au Maroc. Elle avait profité d’une sortie de son conjoint pour prendre la fuite à Tanger, avec leurs trois enfants, aujourd’hui âgés de 15, 10 et 4 ans.

Il avoue s’être « emmuré dans des mensonges »

Aux enquêteurs, la victime de 42 ans a aussi décrit des violences physiques et psychologiques, des pratiques sexuelles imposées et parfois extrêmes, depuis leur rencontre au Pays basque en 2008 jusqu’à leur déménagement au Maroc en 2020. Lors de sa première prise de parole devant les magistrats professionnels de la cour criminelle des Pyrénées-Atlantiques, Karim Braire (44 ans) a indiqué vouloir « prendre ses responsabilités » et « assumer ». Mais il n’a donc reconnu qu’une seule « soirée » de violences physiques sur son ex, le 31 juillet 2022.

L’homme au crâne rasé, qui niait jusque-là toutes les accusations, a concédé s’être « emmuré dans des mensonges » durant l’instruction, « ce qui permet à la partie adverse de dérouler des choses fausses ». « Il m’a mis dans la tête toutes ces années que je ne suis rien, on vivait en vase clos », a expliqué la victime, qui dénonce des viols, ainsi que des violences sur leurs enfants aînés.

La victime a présenté des lésions « très invalidantes »

« Il enroulait le câble de sa tondeuse à barbe électrique et nous fouettait avec, il nous tapait beaucoup, a raconté la fille aînée à la barre. On avait constamment peur, ça a été la période la plus traumatisante de ma vie. » L’adolescente se rappelle « les cris », « les insultes » et sa mère « sanguinolente ». Pour la cour, un médecin expert légiste a dressé la longue liste d’ecchymoses et d’hématomes constatés sur le corps de la quadragénaire après sa fuite, « compatibles avec des coups portés avec un câble électrique ou un objet contondant », mais aussi « les poings et les pieds ».

Il a également insisté sur des lésions « profondes et très invalidantes ». Depuis son box, Karim Braire a pointé les « inexactitudes » énoncées sur sa personnalité et son parcours. Avant de dénoncer des « déclarations gratuites et méchantes » et des « propos complètement faux ». L’accusé a aussi fermement contesté les faits à caractère sexuel et les violences sur ses enfants. Il encourt vingt ans de réclusion criminelle.

L’homme avait eu un certain écho médiatique en 2017, au moment de la sortie de son livre Zarma Sunset (éditions Michel Lafon), qui retraçait son parcours de gamin de la banlieue d’Orléans parvenu à dompter les plus grandes vagues de la planète. Ce récit lui avait valu des articles de presse et des apparitions à la télévision. Jusqu’à ce que le milieu du surf professionnel ne mette à mal la « supercherie » et que L’Équipe magazine ne publie une contre-enquête en octobre 2017.