Marseille, toute la décennie 90, les tubes de l’âge d’or du raï d’Oran, l’exil, l’amour, l’apprentissage, la lumière d’hiver sur la mer, il y a tout et plus dans ce film de Saïd Hamich Benlarbi, qui emporte et résout par la musique, sa mélancolie historique addictive, les frictions du cinéma français de fiction, ses vieilles tensions entre récit et personnage, entre époque et individu. Le jeune Nour, arrivé sans papiers d’Oujda (nord-est du Maroc) dans les Bouches-du-Rhône, y vieillit d’une décennie au contact de personnages secondaires à la complexité sublime. Force d’un mélodrame qui cherche à donner à des histoires mal racontées, mal entendues, l’ampleur sentimentale et politique dont le cinéma est parfois capable. L.C.
On l’avait presque oublié, l’année commençait avec