L’ambiance est toujours aussi électrique lors des conseils municipaux de la mairie de Paris. À quelques mois de l’élection municipale 2026, les élus parisiens se rassemblent pour discuter du dernier budget avant l’échéance électorale.

Anne Hidalgo défend son bilan à la tête de la ville, avant de passer la main, tandis que son opposante principale Rachida Dati lance définitivement sa campagne. Résultat: la séance de ce mardi 16 décembre a rapidement tourné à la joute verbale entre les deux résponsables politiques.

Lors de sa prise de parole au nom du groupe Changer Paris, la candidate LR a allumé la première mèche en égrenant les résultats financiers de la maire socialiste. Elle affirme notamment que la dette de la Ville « atteindra 12 milliards d’euros en 2026 », dénonçant « le braquage budgétaire que sont les loyers capitalisés ».

Anne Hidalgo n’a pas attendu pour réagir, pointant à son tour le bilan de la ministre de la Culture et lançant: « Pas mieux que le braquage du Louvre, hein! »

Une histoire d’argent

Le duel officiellement lancé dans l’Hôtel de Ville. Les deux élues ont commencé à se lancer des piques pendant de longues minutes. D’un côté, la maire du VIIe arrondissement évoque le « train de vie démesuré » d’Anne Hidalgo, qui « ponctionne les Parisiens ». De l’autre, la maire en poste depuis 2014 fait référence aux affaires judiciaires de son homologue, assénant à plusieurs reprises la date de son procès pour « corruption » et « trafic d’influence »: « au tribunal, le 16 septembre 2026. Au tribunal, le 16 septembre 2026!« 

« Je n’ai jamais utilisé d’argent public contrairement à vous », rétorque alors Rachida Dati. « Vous devrez vous expliquer sur les notes de frais et dépenses personnelles qu’ont payés les Parisiens pour vous et notamment votre campagne ratée pour l’ONU. » La membre du Parti socialiste a en effet été recalée pour prendre la tête du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, le 12 décembre 2025, au profit de l’ancien président irakien Barham Saleh.

« Madame la maire, cessez d’être dans la haine et l’amertume… On se détend », ajoute Rachida Dati avec un grand sourire.

« Vous savez, je me soucie beaucoup plus de votre avenir que du mien », termine la maire de Paris. « En tout cas, souciez-vous de votre avenir plus que du mien. Au moins, je n’ai pas un procès en cours pour corruption. »

Après cette séquence agitée, la séance a finalement repris son cours. « Le spectacle est un peu navrant », a lâché dans la foulée Fatoumata Koné, conseillère de Paris dans le 19e arrondissement. Le Conseil de Paris doit se poursuivre jusqu’au vendredi 19 décembre 2025.

Article original publié sur BFMTV.com