l’essentiel
Malgré un contexte difficile et des problématiques agricoles tendues, le MIN de Toulouse affiche un bilan annuel positif. Les emplois directs, le chiffre d’affaires, le nombre de producteurs sont en hausse.
Difficile de faire un bilan sans évoquer les problématiques agricoles qui sont au cœur de l’actualité ces derniers jours. D’autant plus quand on travaille aux côtés des éleveurs, comme le fait le Grand Marché de Toulouse (MIN). « On n’aura aucun problème d’approvisionnement à cause de la dermatose nodulaire », assure Maguelone Pontier, la directrice, ce mardi matin.

Le MIN se diversifie en accueillant des événements comme l’Aligofest en novembre dernier.
DDM – FREDERIC CHARMEUX
Pour autant, elle tient à préciser qu’elle partage « l’inquiétude de la profession ». « Certains éleveurs ne vont pas bien du tout. Et plus globalement, de nombreux producteurs peinent à se projeter sur leur avenir. On a les mêmes angoisses, on se défend notamment face à la grande distribution. »
À lire aussi :
Dermatose nodulaire : la viande dans votre assiette est-elle vraiment sans danger ?
Alors que la mobilisation des agriculteurs se poursuit dans le Sud-Ouest, après l’abattage de plus de 200 vaches dans une exploitation des Bordes-sur-Arize, des aménagements sécuritaires ont été faits au MIN. « On n’échappe pas aux risques de manifestations chez nous, mais on sait que beaucoup nous défendent aussi », ajoute la responsable.
Les producteurs, une « population vieillissante »
Malgré un « contexte difficile », le MIN peut se targuer de présenter « des résultats annuels plutôt positifs et une bonne dynamique ». En 2024, par rapport à l’année précédente, les emplois directs sont en hausse (de 4,9 %). Le chiffre d’affaires aussi, qui s’élève à 566 millions d’euros.
Le nombre d’entreprises avec lesquelles le MIN travaille a également progressé (223 à 233), tout comme celui des producteurs (251 à 263). Mais Maguelone Pontier tient à rester réaliste : « Dans les prochaines années, il n’y aura plus d’envolées du nombre de producteurs, car la filière ne va pas bien, la population vieillit et beaucoup partent à la retraite. Même si on a une stratégie agressive de recrutement de jeunes (salons, partenariats…), ça ne pourra pas compenser éternellement. »
Pour se maintenir, le MIN développe notamment une politique d’ouverture au grand public. Des visites y sont organisées pour des entreprises, associations, écoles… Chaque semaine, 600 personnes découvrent le lieu, le plaçant en tête du classement des sites industriels les plus visités en Occitanie. La stratégie événementielle mise en place se veut aussi dynamique, avec 130 événements organisés en 2025, comme le « showroom du Grand Marché » par exemple.
À lire aussi :
« 100 % occitans » : Les produits d’exception du Grand Marché s’invitent dans une célèbre halle de Toulouse pour les fêtes
Autre grand moment de l’année pour le Grand Marché : la prolongation de son contrat de délégation de service public par Toulouse Métropole jusqu’en 2046, permettant « un appel d’air » pour ses ambitions, comme l’extension de sa surface. L’acquisition d’anciens locaux avenue des États-Unis, et de deux parcelles avenue de Fronton devrait permettre d’agrandir le MIN de 16 %. Un projet présenté mi-2026, qui ne sera pas effectif avant 2028.