Par

Thomas Rideau

Publié le

16 déc. 2025 à 16h57

La ville de Paris est-elle « face au mur de la dette » ? Lors de la présentation du budget, au Conseil de Paris de ce mardi 16 décembre 2025, les élus de droite ont étrillé le budget présenté par la majorité. Un budget qui dénote « d’une gestion absolument catastrophique », selon David Alphand (Changer Paris). Si la maire, Anne Hidalgo, a développé les différents axes de son dernier budget, l’opposition de droite s’est donc concentrée sur la dette… et le premier tour des élections municipales.

Le débat budgétaire se transforme en meeting politique

« C’est le budget d’une ville qui protège, qui résiste », a lancé la maire de Paris qui présentait donc son dernier budget. Il est « l’expression d’une majorité unie et soudée jusqu’au bout ». Un budget qui « laisse des marges de manœuvre à l’équipe qui me succédera », a rajouté Anne Hidalgo. 150 000 arbres plantés, 350 rues végétalisées, 63 hectares d’espace public végétalisé… « Nous avons tenu une trajectoire responsable. On a refusé de sacrifier l’avenir des Parisiens. »

Pour le dernier budget de cette mandature, la ville a programmé un total de 1,6 milliard d’euros d’investissement. Ce qui correspond à une baisse de 5,7 % par rapport à l’année passée. Les dépenses de fonctionnement, elles, augmentent légèrement de 1,5 % pour atteindre les 9,4 milliards d’euros. « C’est extrêmement raisonnable. C’est l’ordre de grandeur de l’inflation », complète Paul Simondon, adjoint en charge des finances et du budget.

« Paris est face au mur de la dette »

Mais, à quelques semaines du premier tour des élections municipales, le débat budgétaire s’est transformé en meeting politique. Pierre-Yves Bournazel (Pour Paris), candidat de la République en marche, a voulu souligner que la « dette de la ville a plus que doublé pour atteindre 10 milliards. Ce qui représente 5 000 euros par Parisien. C’est trois fois plus qu’à Marseille ou Lyon ! […] Paris est face au mur de la dette. » Et de tacler les dépenses de fonctionnement et de citer « 350 collaborateurs de cabinet. Ce n’est plus tenable et acceptable. Les chiffres parlent plus fort que les discours. » « Faut-il le rappeler, Paris est une ville capitale, c’est aussi un département. Les comparaisons sont démagogiques », répond Olivia Polski, adjointe aux ressources humaines.

Rachida Dati, la candidate de la droite, a étrillé, comme souvent, la politique de la majorité. « Gestion catastrophique », « dette multipliée par 10 en 25 ans », « une caricature du socialisme municipal », « une ville suradministrée et mal administrée »… Un débat tendu a ensuite eu lieu entre Dati et Hidalgo. La maire a rappelé à plusieurs reprises que l’élue de droite, par ailleurs ministre de la Culture, avait rendez-vous avec la justice en septembre pour son procès pour corruption et trafic d’influence.

« Madame Dati vient de se livrer, comme d’habitude, à un réquisitoire fait de mensonges  », a réagi Anne Hidalgo. En référence aux vidéos de campagne de Rachida Dati, la maire a asséné : « Qu’on ne vous verra pas seulement en éboueur derrière un camion-poubelle, peut-être qu’on vous verra aussi avec un déguisement de petit gardien de prison. C’est ça qui attend les Parisiens. » « Vos seules attaques et outrances sont sur ma personne, pas sur notre projet », a répondu Rachida Dati.

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