Par

Julien Sournies

Publié le

16 déc. 2025 à 17h26

Le sentiment de colère et de frustration ne désemplit pas chez les habitants de la rue Antoine-Durafour à Saint-Étienne (Loire). Malgré l’instauration d’un arrêté municipal en juillet dernier dans le secteur, obligeant les commerces de détail comme les épiceries de nuit à fermer de 22 à 6 heures du matin, les incivilités et les nuisances sonores continuent de perturber le quotidien des riverains.
Selon eux, ces fameux commerces de nuit ne respectent toujours pas cet arrêté. « Toutes les nuits, il y a du monde qui gravite autour des épiceries de nuit. Résultat : on a droit à des personnes ivres dans la rue, des bagarres et des nuisances sonores incessantes. La situation ne change pas », s’exaspère l’un des porte-paroles du collectif Durafour, lequel a précisément été créé en juin dernier pour faire entendre la voix de ses habitants excédés.

« On se croirait dans un système Montessori »

Pour les membres du collectif, l’arrêté municipal, qui court jusqu’en juillet 2026, est « malheureusement inefficace ». « Ils ne le respectent pas du tout et ils s’en foutent, c’est un fait. C’est mieux que rien qu’il y soit, mais le problème, c’est que la police ne peut rien faire. Les amendes ça ne dissuade pas les commerçants, vu comment certains doivent brasser… », se désole le membre du collectif.

Ce dernier appelle alors à une solution plus radicale pour dissuader ces commerçants « qui se croient tout permis ». « J’ignore pourquoi il n’y a pas plus de fermeté dans les sanctions. On se croirait dans un système Montessori, c’est-à-dire que l’on peut faire du bruit mais pas trop quand même », déplore-t-il.

Il faut qu’il y ait un arrêté préfectoral : c’est l’ordre et l’autorité. Là, ce n’est pas possible qu’il y ait autant d’épiceries ouvertes. Pour nous, à partir de 22 heures, il ne doit plus y avoir de commerce ouvert dans la rue. La police dit qu’il y a une présence quotidienne, mais c’est clair que ce n’est pas suffisant.

Collectif Durafour

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« Une amélioration autour du respect des horaires d’ouverture des épiceries »

Du côté des forces de l’ordre, justement, le constat est quelque peu différent. Si les effectifs de police ont constaté une transgression dudit arrêté de la part d’un commerce le 12 décembre, aucune autre ouverture « abusive » n’est à déplorer à ce jour.

« Depuis début décembre, au contraire, on a constaté une amélioration autour du respect des horaires d’ouverture des épiceries », assure Catherine Hernandez, directrice adjointe de la police municipale, à la rédaction.

En revanche, deux interpellations ont eu lieu depuis le 4 décembre pour port d’armes et refus d’obtempérer sur la rue en question. Deux PV ont par ailleurs été distribués pour tapage nocturne. « Mais ce qu’il faut savoir, c’est que ces interpellations et ces tapages ne sont pas directement relevés à l’encontre des épiceries. Ce n’est pas facile de prouver un lien », précise Catherine Hernandez.

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« Il faut trouver la bonne formule »

Concernant la mise en place d’un arrêté préfectoral au détriment du municipal, la directrice adjointe de la police municipale rappelle que cette décision revient aux services de l’État.

« Il faut trouver la bonne formule afin de ne pas en arriver à prendre une décision aux proportions abusives », explique Catherine Hernandez, laquelle ajoute également que la « préfecture a déjà pris des arrêtés et procédé à des fermetures quand la situation l’exigeait ».

Et celle-ci de conclure : « Depuis le 28 juin 2023, il y a une présence quotidienne de la police municipale sur le secteur. On est très attentifs sur ce qu’il se passe sur la rue Durafour. On ne se ménage pas pour tenter de rétablir la situation. »

En attendant un quelconque remède permettant d’apaiser ne serait-ce qu’un peu les tensions, habitants comme policiers ne se voilent toutefois pas la face : « Malgré tout, la problématique liée aux nuisances sonores ne sera pas près d’être réglée. »

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