Le Montpelliérain Sam Jerka a évolué dans la même équipe de football que le jeune ingénieur français, décédé ce dimanche dans l’attentat antisémite perpétré en Australie. Il rend hommage à un « garçon toujours bienveillant », et confie son inquiétude face à la menace qui pèse sur sa communauté.

Dan Elkayam, jeune ingénieur informaticien de 27 ans, est tombé sous les balles des assaillants de Bondi Beach. Le ministre des Affaires étrangères a confirmé que le jeune français faisait partie des victimes de l’attaque terroriste antisémite perpétrée dimanche 14 décembre sur une plage de Sydney, alors que se tenait un rassemblement de la communauté juive dans le cadre des festivités de Hanouka. Deux jours plus tard, à des milliers de kilomètres de là, le Montpelliérain Sam Jerka est toujours sous le choc.

Dans la même équipe de football

« Dan, c’était quelqu’un d’assez discret mais toujours très souriant. Pas le plus bruyant mais tellement bienveillant. Un vrai gentil garçon qui avait grandi dans un quartier en région parisienne, à l’aise avec tout le monde et très grand passionné de foot. » Les deux hommes doivent leur rencontre au sport. Ensemble, ils ont participé aux Maccabiades, un événement organisé en Israël par la communauté juive et qui regroupe des athlètes du monde entier.

Dan Elkayam, jeune ingénieur informaticien de 27 ans, est tombé sous les balles des assaillants de Bondi Beach.

Dan Elkayam, jeune ingénieur informaticien de 27 ans, est tombé sous les balles des assaillants de Bondi Beach.
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« Je suis le capitaine de l’équipe de football qui représente la France. Dan nous a rejoints il y a quelques années. Depuis, nous avions noué un lien fort. J’ai échangé avec lui il y a peu sur les prochaines Maccabiades, auxquelles il comptait bien participer. C’était un passionné de voyage et il partageait très régulièrement des images de ses aventures avec nous, se souvient Sam Jerka. Sur le terrain c’était un guerrier. On m’a dit qu’il avait pris la défense de certains lors de l’attaque. J’ai vu une vidéo qui le montre regarder en arrière au moment de la panique, peut-être la dernière image de lui. Je ne suis sûr de rien mais ça lui correspondrait bien… »

« Aujourd’hui, je dis à mon fils de ne pas dire à tout le monde qu’il est juif… »

L’Héraultais a découvert les images de l’attaque à la télévision. Dans la soirée, c’est sa petite sœur, en voyage en Australie et présente sur le site de l’attaque à peine quelques jours plus tôt, qui lui fait suivre la photo de Dan Elkayam. « C’est un drame pour tout le monde. Quand on fait partie de la communauté juive, on se sent peut-être encore plus touché mais quand c’est un proche qui se retrouve victime, ça prend une autre dimension. J’étais dans mon club de foot. Je me suis effondré. » Ce lundi, le Jacou Clapiers FA a publiquement soutenu son joueur, et présenté ses condoléances aux proches de Dan Elkayam.

Sam Jerka, lui, reconnaît que cet événement, dramatique, est venu renforcer un sentiment d’insécurité présent depuis l’attaque du 7 octobre et le déclenchement de l’intervention militaire israélienne à Gaza. « Si cela arrive en Australie, cela peut arriver partout. Même à Montpellier, je ressens cette haine qui monte. Aujourd’hui, je dis à mon fils de ne pas dire à tout le monde qu’il est juif… »