L’automne est meurtrier dans le Nord. Après Guillaume Delbar, le maire de Roubaix, au tour du président de la Métropole européenne de Lille (MEL) d’être poussé à la démission par la justice. Damien Castelain, 58 ans, maire divers droite du village de Péronne-en-Mélantois, n’a pas la notoriété de Pierre Mauroy ou de Martine Aubry, qui l’ont précédé à la tête d’une métropole de près d’1,2 million d’habitants. Il est le fruit d’un consensus politique, où les élus des petites communes sont majoritaires, qui tient depuis 2014, avec l’appui des socialistes. Mais là, le savant équilibre s’est écroulé : la cour d’appel de Douai a confirmé l’inéligibilité de Damien Castelain pendant deux ans, avec exécution provisoire, en plus de 18 mois de prison avec sursis et 20 000 euros d’amende, pour abus de confiance et détournement de fonds publics. Son avocate ne commente pas, et le service communication de la MEL rassure : le premier vice-président va assurer l’intérim jusqu’à la nouvelle élection d’un président en janvier.
Les casseroles sont vieilles et datent de son premier mandat à la tête de la Mel : des notes de frais remboursées par l’institution, alors qu’il s’agissait de dépenses privées, hôtel, repas et costumes, pour un montant estimé par la justice à 10 525 euros. Sur sa page Facebook, Gérald Darmanin, ancien maire de Tourcoing, et ministre de la Justice, lui a assuré son soutien : «Sans commenter d’aucune manière une décision de justice, j’ai une pensée plus qu’amicale pour Damien Castelain, qui est un grand président de la Métropole de Lille, et un maire passionné de Péronne-en-Mélantois.»