En Normandie, les fours crématoires de la ville du Petit-Quevilly ne servent pas qu’à l’incinération des défunts. Selon Franceinfo, la commune aurait impulsé un projet en 2018, permettant de relier le crématorium de la ville à un circuit de canalisation mesurant plus de 20 kilomètres. Depuis 1974, cette installation est liée à l’usine d’incinération des déchets de la ville, qui permet de réutiliser la chaleur produite par celle-ci. Après l’ouverture du crématorium en 2020, l’énergie fournie par celui-ci fut associée au réseau existant pour en augmenter la puissance.
La maire socialiste de la municipalité, Charlotte Goujon, explique sa volonté : « Nous avons voulu que l’énergie qui est utilisée pour le fonctionnement du bâtiment ne soit pas perdue. » Une initiative soutenue par la métropole de Rouen : « Nous avons souhaité que l’énergie qui s’envolait dans la nature puisse être récupérée. Même si, à l’époque, c’était assez innovant, osé même. Il a fallu expliquer le fonctionnement de ce système aux habitants et aux politiques… Certains nous disaient de ne pas le faire », explique Gwenaëlle Salaün, ingénieure territoriale de la ville.
Une initiative bien accueillie par les habitants
À l’annonce du projet, l’inquiétude des riverains n’était pas tournée vers l’aspect éthique, mais plutôt autour des perspectives techniques. Charlotte Goujon, maire de la ville, se remémore : « Les questions concernaient surtout le bruit ou les éventuelles fumées qui pourraient provenir du crématorium. »
Les fours crématoires de la ville peuvent réaliser jusqu’à neuf incinérations par jour en montant à une température comprise entre 790 et 900 degrés pendant une durée de 90 minutes. « L’idée est de récupérer une partie de la chaleur produite par la combustion du gaz au lieu de la perdre », précise Christian Longuemare, responsable du service chaleur à la métropole de Rouen. L’objectif : « maîtriser les factures, qui sont restées stables pour les habitants quand celles des autres explosaient après l’invasion de l’Ukraine par la Russie », selon Charlotte Goujon.
La récupération de l’énergie fournie par le crématorium du Petit-Quevilly est une opération qui aura coûté plus de 100 000 euros à la collectivité. Un projet qui permet aujourd’hui de chauffer entièrement le crématorium et plus de cent habitations aux alentours.