C’est un sujet qui n’est pas très facile à mettre sur la table. Et encore moins pour le repas de Noël. Et pourtant, « le don d’organes, c’est un enjeu qui nous concerne tous », a expliqué le docteur Alain Lefebvre, lundi soir, aux élus.
Le premier point à l’ordre du jour du conseil municipal a été présenté par Hèléne Favard, élue d’opposition très investie pour les causes en lien avec la santé, par ailleurs présidente de l’union départementale pour le don du sang et de l’association rouchonne. « C’est une première que de laisser une élue d’opposition présenter une délibération, a souligné le maire Eric Berlivet, et c’est pour une cause universelle ».
Des panneaux vont être installés sur les principaux axes de circulation
La conseillère municipale a proposé au conseil de valider une charte pour que Roche-la-Molière devienne ville ambassadrice du don d’organes avec le soutien du collectif Greffes +. Une initiative pour « participer à un mouvement solidaire national permettant de sauver des milliers de vies chaque année ». La ville s’engage ainsi à organiser une manifestation annuelle chaque 22 juin, date de la journée nationale du don d’organes. Elle promet également de favoriser les interventions des associations auprès des scolaires mais aussi des entreprises et de porter le message via ses différentes publications. Un arbre de vie sera également planté, pour remercier les donneurs et leurs proches.
De plus, sur ses principaux axes de circulation, la ville va installer des panneaux portant la mention « ville ambassadrice du don d’organes » ainsi que le ruban vert, qui le symbolise.
« 900 personnes décèdent chaque année faute de greffe »
La séance du conseil municipal a été interrompue un moment pour laisser la parole au docteur Alain Lefebvre, représentant du collectif Greffes + et président d’Adot 42 (association pour le don d’organes et de tissus de la Loire) : « 22 000 personnes sont inscrites sur la liste des donneurs en France, 12 000 sont prêtes à recevoir une greffe avec le téléphone à la main 24 heures sur 24. Et 900 personnes décèdent chaque année faute de greffe ».
Alain Lefebvre souligne toute l’importance de communiquer autour de la démarche, car dans 40 % des cas, « la famille qui se retrouve dans un moment de détresse et qui ne connaît pas forcément la volonté du défunt refuse le don d’organes ».
« Il faut en parler à ses proches »
« Quand on demande aux gens, ils sont 7 sur 10 à être d’accord, mais il faut le faire savoir, en parler à ses proches » souligne le président d’Adot 42. Pour faciliter les choses, « on peut avoir sur soi une carte ambassadeur don d’organes, ça évite à sa famille de prendre la décision. On peut tous être amené à avoir besoin d’une greffe un jour ».
Le collectif Greffes + a pour objectif de « diffuser l’information et de prendre conscience de l’enjeu ». Il s’engage à apporter son aide pour l’organisation de différentes actions qui seront portées par la ville. « Il y a déjà 700 villes en France qui sont ambassadrices, sept au niveau de la Loire, la région Aura va le devenir, la faculté de médecine de Saint-Etienne l’est aussi ».