Les Français adorent le
café : selon une étude Ipsos, si 86 % affirment en consommer,
73 % précisent en boire très régulièrement. Plus de la moitié (53
%) en boit au moins trois tasses par jour, sans parfois avoir
conscience des potentiels risques liés à cette habitude pas si
anodine. Comme le rapporte Slate, une
étude publiée dans la revue scientifique Cerebral
Cortex révèle pourtant que la consommation quotidienne de
café réduirait « considérablement » le volume de matière
grise.
Boire du café nous rendrait-il bête ?
Pour comprendre ces effets, des chercheurs ont mené une
expérience sur 20 jeunes adultes en bonne santé. Pendant dix jours,
les participants ont pris un comprimé de caféine quotidiennement,
puis un placebo durant les dix jours suivants. À l »issue de chaque
phase, leur volume de matière grise a été analysé. Les résultats
ont montré une diminution significative de cette substance dans
le cerveau. Et cette altération ne semblait pas liée à un
manque de sommeil…
En effet, l’étude n’a relevé aucune différence notable dans la
qualité du sommeil entre les phases avec et sans caféine. Cela
suggère que la réduction de la matière grise est directement liée à
la consommation de café et non à un sommeil perturbé. Une autre
recherche, menée en 2022 sur des souris, a révélé que la caféine
pouvait provoquer des modifications moléculaires dans l’hippocampe,
région essentielle à la
mémoire et à la cognition spatiale.
Doit-on limiter notre consommation de
café ?
Faut-il pour autant renoncer à sa dose quotidienne de caféine ?
Pas nécessairement. Les chercheurs rassurent en expliquant que les
fluctuations de la matière grise semblent réversibles après l’arrêt
du café. Cependant, ils insistent sur la nécessité d’études
approfondies pour mesurer l’impact réel de cette diminution. En
attendant, la modération reste de mise : comme pour tout, l’excès
peut avoir des conséquences insoupçonnées. Alors, avant de
reprendre une énième tasse, il vaut mieux se demander si c’est par
réelle envie ou simple habitude.