Théo Thomas est à sa place. Du moins, dans les conditions actuelles. Diminué par quelques petits problèmes de santé, le coureur de 24 ans a longtemps joué une place aux portes du Top 10 sur le circuit de Coupe du Monde de Namur, avant de voir bon nombre de coureurs lui passer devant durant le dernier quart d’heure de course. Une situation certes frustrante mais qu’il accepte avec lucidité puisqu’en mesure de la comprendre. Il anticipe d’ailleurs de probables scénarios identiques dans les semaines à venir, comme il l’a expliqué à DirectVelo après la course.

DirectVelo : Raconte-nous cette heure de course à Namur, comment était-ce ? 
Théo Thomas : J’étais arrivé ici avec l’idée de ne pas reproduire ce que j’avais fait à Tabor, à savoir me retrouver très vite dans le Top 20 voire le Top 15. J’ai préféré prendre, cette fois-ci, un départ prudent aux alentours de la trentième place. Dans un deuxième temps, j’ai tenté de ne pas faire d’erreurs, avec l’idée de montée en puissance petit à petit. J’ai bien réussi à le faire, jusqu’au troisième tour où j’ai crevé de la roue avant. Je venais de me mettre en route et ça m’a donc retardé. Mais je ne me suis pas démobilisé, j’ai gardé mon rythme en ne prenant pas trop de risques car je ne suis pas très à l’aise techniquement pour le moment cette saison. Ça s’est plutôt bien passé, même si j’ai commencé à ne plus avoir d’énergie à deux tours de la fin, alors que les autres continuaient sur le même rythme. Et j’ai perdu une dizaine de places…
C’est vrai que tu es longtemps resté dans le Top 15…
Oui, j’étais 13e derrière (Tibor) Del Grosso, c’était plutôt positif. Mais je savais que je n’étais pas en capacité d’accélérer. J’ai accepté d’être doublé par plusieurs mecs à la fin. Je ne suis pas déçu, je connais les raisons et j’imagine que ce sera encore souvent comme ça pour le moment, malheureusement.
« À LA PEDALE, IL Y A MOYEN DE JOUER »
Namur, c’est toujours particulier !
Il y a tellement de changements de rythme… Tu ne restes pas un tour avec les mêmes coureurs, les places bougent. Namur, c’est un contre-la-montre sur une heure. J’avais les capacités pour faire dans les 15, je pense, mais la fatigue s’accumule durant une heure de course d’autant que j’ai quelques problèmes de santé en ce moment. Je ne peux pas prétendre à pouvoir accélérer.
Tu fais quand même jeu égal avec des costauds !
Je pense qu’à la pédale, il y a moyen de jouer un peu plus haut, mais il ne faut pas être trop gourmand. Je me dis que ça va venir avec le temps. Cette saison, c’est une remise en route. Il faut aussi régler les petits détails qui ne vont pas pour terminer les courses correctement. Niveau calendrier, j’ai fait le choix de ne pas m’éparpiller à tout faire. Tu peux vite le payer. Je préfère me concentrer sur quelques rendez-vous précis. Je ne peux pas me permettre d’accumuler trop de fatigue car je ne récupère pas aussi bien que les autres. Je dois écouter mon corps qui me fait comprendre que parfois, ça ne va pas.