Les États-Unis ne sont pas contents après nous. Mardi, ils ont menacé l’Union européenne de représailles en raison de la régulation du numérique imposée par les Etats membres aux géants américains. Une régulation jugée « discriminatoire » par les USA, qui estiment que ces mesures visent à « restreindre, limiter et décourager » l’activité de leurs entreprises. Le règlement européen sur les services numériques (DSA) entré en vigueur il y a deux ans est notamment dans leur viseur. Ce texte a notamment pour but de lutter contre les contenus illégaux et dangereux en ligne. Il impose des obligations renforcées aux plus grandes plateformes actives dans l’Union. Et ça, ça ne plaît pas aux Américains.

Dans un message diffusé sur X, le bureau du représentant de la Maison-Blanche pour le Commerce (USTR) a dénoncé une « approche discriminatoire » et même « un harcèlement », citant des procès, des impôts et des amendes dirigés contre des fournisseurs américains. « S’ils persistent, les Etats-Unis n’auront d’autre choix que d’utiliser tous les outils à disposition pour contrer ces mesures déraisonnables », prévient l’administration.

Quand la Maison-Blanche évoque des amendes, elle pense par exemple celle de 120 millions infligée début décembre au réseau social X, propriété du milliardaire Elon Musk, allié du président américain Donald Trump. La plateforme est accusée de « ne pas respecter le règlement européen sur les services numériques ». Depuis quelques années, plusieurs milliards d’euros d’amendes ont été ainsi dressées.

L’Union européenne ne veut pas plier

Pas vraiment intimidée par ces menaces de représailles, l’Europe a assuré qu’elle allait continuer à réguler le secteur du numérique « équitablement » malgré les menaces américaines, assurant appliquer ses réglementations « sans discrimination ». « Comme nous l’avons expliqué à de nombreuses reprises, nos règles s’appliquent de manière égale et équitable à toutes les entreprises opérant dans l’UE », a déclaré Thomas Regnier, porte-parole de la Commission européenne.