Super grippe variant K : ce qu’on sait déjà en France

Elle s’invite plus tôt que prévu et bouscule les hôpitaux
britanniques. Qualifiée de super grippe par le
NHS, l’épidémie portée par le variant K du virus
A(H3N2) s’est traduite par un bond de 55 % des cas hospitaliers en
une semaine au Royaume-Uni, avec en moyenne 2 660 patients par
jour. « Cette vague sans précédent de super grippe place le NHS dans
la pire situation possible pour cette période de l’année », a alerté
Meghana Pandit, directrice médicale nationale du NHS, selon La
Dépêche. Le ministre de la Santé, Wes Streeting, évoque un « défi
inédit depuis la pandémie de Covid-19 », selon La Dépêche.

La France est entrée en phase épidémique début décembre, plus
tôt qu’à l’accoutumée selon Santé publique France.
La question se pose désormais très concrètement pour chacun.

Symptômes, transmission et chiffres clés du sous-clade K

Le sous-clade K du virus de grippe
A(H3N2)
se distingue par des mutations de l’hémagglutinine
qui facilitent l’entrée du virus dans les cellules respiratoires.
En France, il représente près de 70 % des H3N2 séquencés début
décembre. « Ce qu’il faut noter cette année, c’est un démarrage
précoce, avec deux à trois semaines d’avance par rapport aux
saisons précédentes », souligne Antonin Bal, directeur adjoint du
CNR des virus respiratoires à Lyon, selon La Dépêche. Le taux de
positivité atteint 22 %, avec une circulation d’abord marquée chez
les plus jeunes : 41 % chez les 5-18 ans et autour de 30 % chez les
0-5 ans.

Côté symptômes, les tableaux cliniques restent
classiques : fièvre élevée, fatigue intense, toux et courbatures.
« Pour l’instant, nous n’avons pas d’information indiquant que les
symptômes soient différents », précise Antonin Bal. Les virus
A(H3N2) sont réputés générer un peu plus de formes sévères que
H1N1, ce qui incite à renforcer la vigilance chez les personnes
fragiles.

Vaccin contre la grippe 2025-2026 : utilité face au variant
K

La souche vaccinale a été arrêtée avant la montée du
variant K, avec un léger décalage antigénique. « On
a aujourd’hui parmi les souches H3N2 qui circulent un virus le
sous-clade K qui est un tout petit peu différent du virus de la
souche qui a été choisie dans le vaccin, donc on peut avoir une
petite variation d’efficacité vaccinale mais c’est ce qui est
observé chaque année », ajoute Maud Bouscambert Duchamp, virologue
au Centre national de référence sur la grippe, à Lyon, selon Sud
Ouest.

Les premières données, notamment britanniques, indiquent une
protection contre les formes graves maintenue : 70 à 75 % chez les
enfants et adolescents, et 30 à 40 % chez les adultes. « Le
vaccin continue d’offrir une protection contre les
hospitalisations », insiste l’OMS, selon La
Dépêche. Le message des autorités reste clair : poursuivre la
campagne, surtout pour les seniors, femmes enceintes, personnes
immunodéprimées et malades chroniques.

Faut-il changer nos gestes face à la
super grippe K ?

La transmission apparaît renforcée. « Une
personne contaminerait potentiellement quatre personnes alors que
d’habitude une personne contamine entre deux et trois personnes »,
explique le docteur Thierry Prazuck, chef du service des maladies
infectieuses du CHU d’Orléans, selon Sud Ouest. Les signaux de
gravité restent mesurés : « les données épidémiologiques actuelles
n’indiquent pas d’augmentation de la gravité de la maladie », a
indiqué l’OMS. Mais un virus plus contagieux peut mécaniquement
mener à davantage d’hospitalisations, surtout quand
sous-clade K devient majoritaire.

Les autorités sanitaires rappellent des mesures simples et
efficaces : vaccination, port du masque en cas de symptômes,
aération des lieux clos, protection renforcée des personnes
fragiles. En toile de fond, l’hôpital voit déjà monter la
pression ; l’exemple de l’hospitalisation de François Bayrou, le 15
décembre à Pau, pour une grippe sévère, l’illustre. Une circulation
plus précoce, plus diffuse, et une protection vaccinale utile
contre les formes graves : le triptyque à garder en tête cet
hiver.