Le rapporteur public a préconisé au tribunal administratif de Rennes, ce jeudi 11 décembre 2025, une « annulation partielle » du permis accordé par le maire de Châteaugiron, en Ille-et-Vilaine, pour la construction de trente-neuf logements, en raison notamment du manque d’harmonie architecturale du projet.
La Quotidienne Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, recevez tous les jours les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter « La Quotidienne Société ». Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité
Bien connue pour son patrimoine, son château tout particulièrement et son riche passé, Châteaugiron appartient au cercle des Petites Cités de caractère. Cette fois, l’histoire remonte au 5 septembre 2023. Ce jour-là, Yves Renault, le maire de la commune, délivre un permis de construire pour trente-neuf logements, en « accession libre », rue de Noyal-sur-Vilaine, à une société de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor).
Le projet prévoit la construction de deux immeubles à la place des « garages » existants et la « réhabilitation » de l’ancienne école Sainte-Marie, fermée en 1978 et classée « site patrimonial remarquable ». Un bâtiment qui avait accueilli le Fonds régional d’art contemporain (FRAC) de 1984 à 2012, avant son déménagement à Rennes.
Un permis de construire attaqué en justice par un riverain. Ce dernier estime notamment que le projet « ne s’insère pas dans son environnement » en ne tenant pas compte des « caractéristiques » de l’ancienne école. Il réclame donc son annulation ainsi que 3 000 € pour ses frais d’avocat.
Si le plan local d’urbanisme (PLU) de Châteaugiron « n’interdit pas les constructions à l’allure contemporaine », ces dernières doivent néanmoins « prendre en compte les caractéristiques architecturales » de l’ancienne école, a rappelé le rapporteur public lors de l’audience au tribunal administratif de Rennes, ce jeudi 11 décembre 2025.
Or, ce n’est pas le cas des futurs immeubles prévus : ils doivent précisément être construits en briques « ocre rouge » et avec des « soubassements de couleur blanche » qui ne « tiennent pas suffisamment compte de la teinte de la façade » de l’édifice, a estimé le magistrat. « L’aspect des toitures » ne respecte pas non plus le « style » de l’ancienne école, a-t-il souligné.

L’ancienne école en brique rouge.
•
© FTV
Le rapporteur public, dont les avis sont souvent suivis par les juges, a donc préconisé une « annulation partielle » du permis de construire en raison de « l’absence de mise en valeur du paysage » et du « manque d’harmonie architecturale » du projet avec ses alentours. Il a toutefois précisé que cela concernait uniquement la construction des deux immeubles, et pas la réhabilitation de l’ancienne école.
La commune a pourtant fait « un effort d’intégration » du projet dans son environnement malgré la « densification du site », a rétorqué son avocat. Pour Maître Vivien Hipeau, l’ancienne école sera même « mise en valeur » par « effet de contraste » avec les deux nouveaux immeubles.
Le tribunal administratif de Rennes, qui a mis sa décision en délibéré, rendra son jugement dans une quinzaine de jours.