Les Britanniques renouent avec le programme européen d’échanges universitaires Erasmus, qu’ils avaient quitté en décembre 2020, au moment de la sortie de leur pays de l’Union européenne (UE). « L’adhésion à Erasmus + est une victoire majeure pour nos jeunes, en levant les obstacles et en élargissant les horizons afin que chacun, quelle que soit son origine, ait la possibilité d’étudier et de se former à l’étranger », a salué le ministre britannique des relations avec l’Union européenne, Nick Thomas-Symonds, dans un communiqué publié mercredi 17 décembre 2025.
Ce retour « ouvre la voie à de nouvelles expériences partagées et à des amitiés durables » à tous les étudiants qui pourront bénéficier de cette extension du programme, a souligné sur le réseau social X la présidente de l’exécutif européen Ursula von der Leyen, tandis que le commissaire au Commerce, Maros Sefcovic, a salué « un grand pas en avant » pour les relations entre l’UE et le Royaume-Uni.
Plus de 100.000 Britanniques pourraient en bénéficier
L’accord entre Londres et Bruxelles, qui doit encore être approuvé par les 27 États membres, s’inscrit dans le cadre de la relance des relations avec l’UE entreprise par le premier ministre travailliste Keir Starmer depuis son arrivée au pouvoir en juillet 2024, après des années de tensions entre les Vingt-Sept et les précédents gouvernements conservateurs liés au Brexit.
Erasmus permet aux étudiants d’étudier à l’étranger dans des universités et établissements d’enseignement supérieur partenaires, en offrant des bourses destinées à couvrir leurs frais. Les étudiants participants paient généralement leurs frais d’inscription à leur établissement d’origine, les coûts supplémentaires étant pris en charge par l’Union européenne, via des fonds publics. Depuis le Brexit, les jeunes Européens étudiant au Royaume-Uni doivent s’acquitter comme les autres étudiants internationaux de frais universitaires élevés, souvent trois fois supérieurs à ceux payés par les étudiants britanniques.
Selon le gouvernement britannique, plus de 100.000 personnes au Royaume-Uni pourraient bénéficier du programme dès la première année. Londres a précisé que le programme serait ouvert aux étudiants et apprentis, insistant sur l’importance de voir participer un public large, y compris les « groupes défavorisés ». « Les opportunités offertes par Erasmus + comprennent notamment des stages dans des entreprises européennes de premier plan pour les étudiants de l’enseignement supérieur et les apprentis », explique le gouvernement.
Le Royaume-Uni, destination préférée des Français
La contribution du Royaume-Uni à ce programme pour l’année 2027-2028 s’élèvera à environ 570 millions de livres (648 millions d’euros). « Toute participation à Erasmus + dans le prochain cadre financier pluriannuel devra faire l’objet d’un accord futur et reposer sur une contribution équitable et équilibrée », prévient le gouvernement britannique.
Depuis sa création en 1987, neuf millions de personnes ont bénéficié d’Erasmus, qui a également contribué à former une génération de Britanniques pro-européens. Les jeunes Français avaient fait du Royaume-Uni leur destination favorite entre 2014 et 2019, selon les chiffres de l’agence Erasmus + France, qui gère le programme dans l’Hexagone.