Formé aux Beaux-Arts de Sidi Bel Abbès en Algérie, où il a grandi, puis aux Beaux-Arts de Paris, où il vit aujourd’hui, Bilal Hamdad est l’un des meilleurs représentants du renouveau de la peinture figurative. Regardeur assidu des toiles des grands maitres classiques, et en particulier Velázquez, Titien, Rubens et Goya, Hamdad a dans le pinceau ce je-ne-sais-quoi qui transforme n’importe quel sujet en œuvre d’art. Que l’on en prenne pour preuves les quelques vingt tableaux actuellement exposés dans les galeries des collections du Petit Palais, qui côtoient sans pâlir les grands formats du musée, et qui représentent pour la plupart des scènes de rues parisiennes des plus banales. On y voit des gens attablés en terrasse de café, absorbés par leur conversation ou pensifs, des vendeurs de roses, des livreurs à vélos, des gamins à trottinettes, des chiens en laisse, des bouteilles en plastiques qui jonchent le sol : rien que de l’ordinaire. Et pourtant, ainsi peintes, elles deviennent fascinantes. Avions-nous déjà vraiment regardé la manière dont les guirlandes lumineuses se reflètent dans une vitrine ?

Bilal Hamdad, Rive droite, 2021.  Huile sur toile, 200 × 240 cm.  Musée national de l’histoire de l’immigration. Bilal Hamdad, Rive droite, 2021. Huile sur toile, 200 × 240 cm. Musée national de l’histoire de l’immigration. – © Établissement public du Palais de la Porte Dorée/Collection du Musée national de l’histoire de l’immigration© Adagp, Paris, 2025

Contrairement à ce que semble vouloir la traditionnelle légende, Bilal Hamdad n’a pas grandi avec des rêves d’art et un pinceau à la main : “Moi mon seul but c’était de jouer au foot. Mon obsession pour la peinture a commencé quand je suis entré aux Beaux-Arts quand j’avais 18 ans, sur les conseils de mes parents. C’est là que j’ai trouvé ce qui allait pouvoir m’accompagner dans la vie.”

Pour réaliser ses vues de Paris Bilal Hamdad se promène dans la ville, un appareil photo à la main et cherche comme on chasse, des couleurs, des attitudes, des postures qui viendront nourrir le stock d’images à partir desquelles il créé ses grandes compositions : “Je compose mes images de fragments pris un peu partout, de plein de moments que j’ai vécus et j’essaie de reconstituer ça. Quand je suis dehors, je pense en peinture. On dit souvent que Paris c’est la grisaille, mais moi ça m’inspire.” Dans ses tableaux, tout le monde trouve sa place : “J’essaie de donner la même importance à toutes les personnes que je croise, que ce soit à Saint-Germain-des-Prés ou à Barbès.”

Plus d’informations

  • « Paname » de Bilal Hamdad, du 17 octobre 2025 au 8 février 2026 au Petit Palais.

Autour de l’exposition

  • Visites guidées : En compagnie d’une conférencière, les vendredi, samedi à 12h30
  • Visites balade photo « Rencontres urbaines » : accompagnés d’un(e) intervenant(e) photographe, les participants explorent le lien entre les œuvres du musée et celles de Bilal Hamdad, le mercredi et le vendredi à 14h30.
  • Workshop « Silhouettes urbaines » : Avec un(e) intervenant(e) plasticien(ne), les participants réalisent de manière collaborative des dessins de silhouettes à partir d’oeuvres des collections pour créer une composition de groupe à la manière des scèrnes parisiennes de Bilal Hamdad. Le Mardi à 14h et le samedi à 10h et à 14h.
  • Visite exceptionnelle de l’exposition en compagnie de l’artiste : un moment privilégié au cours duquel Bilal Hamdad, accompagné de la commissaire Sixtine de Saint-Léger, présente ses œuvres et les coulisses de l’exposition. Le vendredi 19 décembre à 18h30.
  • Atelier « Paname au Palais » pour les enfants : Avec un(e) intervenant(e) plasticien(ne), les enfants découvrent les grandes scènes urbaines peintes par Bilal Hamdad. En atelier, ils créent une composition panoramique sur papier, mettant en scène des personnages dans le décor du musée, en mêlant collage de photographies, dessin et peinture. Le mercredi à 14h30.

Extraits sonores

  • Le peintre Djamel Tatah parle de la peinture figurative dans Affaires Culturelles sur France Culture en février 2023
  • L’historien de l’art Daniel Arasse parle de la puissance silencieuse de la peinture dans Surpris par la nuit sur France Culture en 2023
  • La chanson de fin : « Street Life » de The Crusaders